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Moody's prive à son tour la France de son "triple A"

La France a perdu lundi son "triple A". L'agence de notation Moody's estime que les perspectives de croissance économique du pays sont affectées par une perte de compétitivité.

20 nov. 2012, 06:52
La cote de popularité de François Hollande chute encore, selon un sondage de OpinionWay publié dimanche.

Moody's a abaissé lundi la note de crédit de la France de "AAA" à "AA1", dix mois après Standard and Poor's. L'agence de notation a estimé que les perspectives de croissance économique à long terme du pays étaient notamment affectées par une perte de compétitivité graduelle et continue.

Moody's a précisé que cette nouvelle note était assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle menace de l'abaisser à nouveau à moyen terme.

Pierre Moscovici, ministre français de l'Economie et des Finances, a dit prendre acte de la décision de Moody's, tout en déclarant que la dette française demeurait parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone euro.

"Mener rapidement des réformes"

Selon le ministre, "cette décision concerne la situation laissée par nos prédécesseurs: perte de compétitivité, faible croissance, déficit croissant". "C'est une sanction de la gestion du passé", a-t-il dit. M. Moscovici a ajouté que la dégradation de la note était "un encouragement pour le gouvernement à continuer de réduire le déficit public et à mener rapidement des réformes".

Moody's est la deuxième des trois grandes agences de notation internationales à retirer à la France son prestigieux "triple A". Standard and Poor's (SP) avait dégainé la première, le 13 janvier 2012, en pleine campagne présidentielle française. La troisième agence, Fitch est désormais la seule à noter la France "triple A", même si elle menace aussi de l'abaisser, en 2013.

Depuis la décision de SP en début d'année, seuls quatre pays de la zone euro bénéficient encore d'un AAA auprès des trois grandes agences: l'Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Pour autant, la décision de SP n'avait pas eu d'effet sur les marchés financiers et, dix mois plus tard, la France emprunte même à des taux d'intérêt historiquement bas, plus faibles qu'à l'époque de la dégradation.

Pas d'impact significatif

L'ouverture des bourses européennes mardi sera donc scrutée avec attention. Cependant, les experts interrogés par l'AFP ne s'attendaient pas à un impact significatif. A la suite de la décision de l'agence de notation, l'euro s'est retourné à la baisse face au dollar, cédant vers 0h15 0,19% à 1,2787 dollar.

Pour justifier sa décision, Moody's, qui menaçait d'abaisser la note française depuis le 13 février, a invoqué un "risque" qui plane sur la croissance économique de la France, et donc sur ses finances publiques, en raison de "multiples défis structurels", dont "une perte de compétitivité graduelle mais continue" et "des rigidités des marchés du travail, des biens et des services".

L'agence salue les réformes récemment annoncées par le gouvernement, et son "fort engagement" à les mettre en oeuvre. Mais elle rappelle que la France a rarement réussi à faire aboutir de telles réformes ces vingt dernières années. Elle juge que les mesures promises aux entreprises "ne devraient pas, seules, avoir l'ampleur suffisante pour rétablir la compétitivité".

"Gestion de Nicolas Sarkozy"

Moody's cite aussi des "perspectives budgétaires incertaines en raison de la dégradation" économiques. Enfin, selon elle, la capacité de la France à résister à d'éventuels nouveaux chocs futurs de la zone euro "diminue", et ce d'autant que son exposition aux pays fragiles de l'Union monétaire, via les liens commerciaux ou bancaires, "est beaucoup trop importante".

Avant l'élection présidentielle de mai, le candidat socialiste François Hollande avait prévenu: si Moody's dégrade la France, il s'agira d'une "note accordée à la gestion de Nicolas Sarkozy".

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