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Nouvelles manifestations anti-Rousseff à Brasilia et Sao Paulo

Des milliers de manifestants ont défilé au Brésil dans les rues de la capitale Brasilia et à Sao Paulo pour réclamer le départ de la présidente Dilma Rousseff. Jeudi, un juge a suspendu l'entrée de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva au gouvernement

18 mars 2016, 08:23
La police a notamment usé de gaz lacrymogène pour empêcher les protestataires de s'approcher des sièges du pouvoir brésilien.

Le Brésil s'enfonce dans le chaos politique. L'avocat du gouvernement a fait appel de la décision d'un juge qui a suspendu jeudi l'entrée de l'ex-président Lula au gouvernement et les députés ont lancé la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff.

En soirée, des Brésiliens réclamant le départ de Dilma Rousseff ont manifesté à Sao Paulo. Dans la capitale Brasilia, des milliers de manifestants se sont réunis devant la présidence et le Congrès des députés. La police est intervenue à plusieurs reprises, usant de gaz lacrymogène pour empêcher les protestataires de s'approcher des sièges du pouvoir brésilien.

"Nous allons protester comme ils l'ont fait en Ukraine. Demain, nous serons plus nombreux", a assuré Cristiane Galvao, 44 ans. "Nous ne partirons pas d'ici jusqu'à ce que Dilma parte", a ajouté cette militante d'un mouvement baptisé "Brésil, patrie aimée".

Vendredi, la gauche va mobiliser à son tour ses forces dans les rues. Cela cinq jours après les manifestations anti-Rousseff de dimanche, qui ont rassemblé quelque trois millions de Brésiliens dans tout le pays.

Le Parti des travailleurs (PT, gauche au pouvoir), la Centrale Unique des Travailleurs (CUT), et des organisations sociales et mouvements de gauche ont convoqué des manifestations dans plus de 30 villes. Les plus importantes sont attendues à Sao Paulo, Rio de Janeiro et Brasilia.

Possible entrave à la justice

Jeudi, un juge de Brasilia, Itajiba Catta Preta, avait ordonné la suspension de l'entrée au gouvernement de Lula, y voyant une possible entrave à la justice de la part de la présidente Dilma Rousseff. Une décision prise moins d'une heure après la cérémonie de prise de fonction de l'ancien président comme chef de cabinet (quasi-Premier ministre) de celle qui lui a succédé.

Quelques heures plus tard, l'avocat du gouvernement a annoncé avoir fait appel de la décision du juge. "Il n' y a pas de détournement de pouvoir" dans le choix de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva et "la raison de sa nomination n'est pas de le soustraire à une enquête", a assuré José Eduardo Cardozo, ex-ministre de la Justice de Rousseff, lors d'une conférence de presse.

"La présidente (Rousseff) considère que (l'ex-) président Lula, avec son expérience administrative, sa capacité de leadership, pourrait intégrer le gouvernement fédéral", a-t-il ajouté.

Procédure de destitution

Par ailleurs, les députés brésiliens ont donné jeudi à Brasilia le coup d'envoi de la procédure de destitution de Dilma Rousseff, qui tangue au milieu d'une tempête politique majeure.

Les parlementaires ont élu une Commission spéciale de 65 députés, qui sera chargée de rédiger un rapport préconisant ou non la poursuite de la procédure contre la présidente. Cette dernière est accusée par l'opposition de maquillage des comptes publics en 2014, l'année de sa réélection, et au début 2015.

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