Le président iranien Hassan Rohani a dénoncé ceux qui, à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières, s'opposent aux négociations sur le dossier nucléaire. "Certains crient des slogans, mais ce sont des froussards politiques", a-t-il dit lundi à la télévision d'Etat.
Le président faisait référence aux ultraconservateurs. Ces derniers critiquent ces négociations, affirmant que l'Iran a trop cédé face aux grandes puissances.
"Dès qu'on veut négocier, ils disent qu'ils tremblent. Au diable! Allez trouver un endroit pour vous réchauffer", a déclaré le président. Selon lui, l'Iran dispose des "meilleurs diplomates dans le monde" pour mener ces négociations.
La république islamique et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) sont engagés dans des pourparlers pour tenter de régler la crise du nucléaire iranien.
Dans le cadre d'un accord conclu à Genève en novembre dernier, entré en application en janvier, l'Iran a accepté de geler une partie de son programme nucléaire. Téhéran a obtenu en contrepartie la levée partielle des sanctions internationales, les deux principaux sujets des discussions.
Des négociations supplémentaires devaient aboutir le 20 juillet. Elles ont été prolongées de quatre mois par les deux parties et doivent reprendre en septembre en un lieu non encore déterminé. Une date butoir a été fixée au 24 novembre.
"Iranophobie"
M. Rohani s'est exprimé devant les ambassadeurs iraniens réunis à Téhéran pour un séminaire annuel. Il s'en est également pris à ceux qui, à l'extérieur, s'opposent à tout accord sur le nucléaire en développant "l'Iranophobie, l'islamophobie" et en accusant l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique.
"L'Iran ne cherche pas et ne cherchera jamais à fabriquer des armes de destruction massive, car c'est contre nos croyances, notre charia et la fatwa (décret religieux, ndlr.) du guide suprême", l'ayatollah Ali Khamenei, a-t-il ajouté.
"Retard sur l'Histoire"
Dans le même temps, M. Rohani a affirmé que tout en voulant des "relations amicales avec le reste du monde", Téhéran "défendra ses droits et ses intérêts nationaux" en matière nucléaire. Il a expliqué que l'Iran veut régler ses problèmes "y compris avec les pays avec lesquels nous avions des tensions pendant de longues années".
"S'ils respectent nos droits (...) nous pourrons même avoir des relations normales", a ajouté le président iranien, une allusion aux Etats-Unis qu'il n'a toutefois pas nommés. Tous ceux qui formulent ces critiques appartiennent "au siècle passé et ont du retard sur l'Histoire", a-t-il encore dit.