Saisie par les gardes-frontière, la justice militaire doit se pencher sur le cas d'une Syrienne victime d'une fausse couche lors de son renvoi en Italie. La famille reproche aux gardes-frontière de lui avoir refusé toute aide médicale. L'organisation "Augenauf" a porté plainte auprès du Ministère public de la Confédération (MPC).
Suite à l'incident, le corps des gardes-frontière a immédiatement ouvert une enquête interne, a indiqué vendredi l'administration fédérale des douanes dans un communiqué. Les premiers résultats indiquent qu'une faute "ne peut pas être exclue", précisent les douanes.
Au vu de la gravité des reproches, le cas a été transmis vendredi à la justice militaire pour enquête. "Un juge d'instruction sera désigné afin de déterminer s'il faut ouvrir une procédure pénale", a déclaré à l'ats Martin Immenhauser, porte-parole de la justice militaire.
Pas de réaction
Le 4 juillet, un groupe de 36 réfugiés a été reconduit de Vallorbe (VD) à Domodossola (I) par quinze collaborateurs du corps des gardes-frontière. La femme, qui était enceinte de sept mois, a été prise de saignements en traversant la Suisse.
Malgré des appels à l'aide répétés, les autorités helvétiques n'auraient pas réagi, a affirmé le mari lors de l'émission "10 vor 10" de la télévision alémanique. Une fois arrivée à Domodossola, en Italie, elle a été hospitalisée, mais l'enfant était déjà mort.
L'organisation qui s'engage en faveur du respect des droits des réfugiés en Suisse, "Augenauf", a annoncé vendredi avoir déposé plainte auprès du MPC contre les gardes-frontière impliqués pour abus d'autorité, non-assistance à personne en danger et éventuellement homicide par négligence ou négligence grave.