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Pays-Bas: la mise en place de la "carte du cannabis" se fait de manière chaotique

La mise en place depuis une semaine de la "carte du cannabis" au Pays-Bas ne fait pas l'unanimité. Ambiance.

09 mai 2012, 07:03
coffee_shop

Des coffee shops fermés en signe de protestation alors que d'autres respectent la loi, des contrôles policiers inégaux et une hausse de la vente illégale: la mise en place de la "carte cannabis", en vigueur depuis une semaine dans le sud des Pays-Bas, est chaotique.

"Il faut du temps pour que tout se mette en place", reconnaît Charlotte Menten, une porte-parole du ministère néerlandais de la Justice et de la Sécurité.

Entrée en vigueur le 1er mai dans le sud du pays, la "carte cannabis" doit permettre d'endiguer les embouteillages, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue provoqués par l'afflux de millions d'étrangers venus acheter du cannabis dans les coffee shops.

La nouvelle législation, qui concerne dans un premier temps environ 80 des 670 coffee shops néerlandais, doit faire de ces établissements des "clubs fermés" comptant au maximum 2000 membres domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans. Elle sera étendue à tout le pays en 2013.

Fronde à Maastricht

Les quatorze coffee shops de Maastricht (sud-est), foyer de la résistance contre la "carte cannabis", sont fermés depuis le 1er mai en signe de protestation contre cette mesure "discriminatoire" et qui entraînera une baisse importante de leur chiffre d'affaires, selon eux.

Un seul d'entre eux, l'"Easy Going", avait ouvert les 1er et 2 mai, le temps de recevoir un avis de fermeture temporaire de la municipalité pour avoir vendu du cannabis à des Belges et des Allemands.

"Nous allons pouvoir saisir la justice", affirme à l'AFP Marc Josemans, propriétaire de l'"Easy Going" et président de l'Association des coffee shops de Maastricht: "nous n'attendions qu'une chose, que la municipalité nous ordonne de fermer!".

Policiers en formation

"Le gouvernement veut appliquer à l'échelle nationale une solution destinée à régler un problème local, à Maastricht", soutient de son côté Willem Vugs, président de l'Association des coffee shops de Tilburg. "Ici, il n'y a pas ou peu de nuisances liées aux coffee shops", assure-t-il.

Sept des onze coffee shops de Tilburg, fermés depuis le 1er mai en signe de protestation, ont rouvert lundi et respectent désormais la loi. "Ils ont très très peu de clients", assure M. Vugs à l'AFP.

Ailleurs dans le sud du pays, la nouvelle législation se met en place "sans trop de problèmes", affirme la police. Si à Breda, Maastricht, Venlo et Tilburg, les contrôles policiers sont réguliers, ailleurs comme à Eindhoven, ils n'ont pas encore débuté, les policiers chargés des contrôles étant en cours de formation.

A Den Bosch, Oss et Uden, plus éloignées de la frontière belge, "les contrôles ne sont pas une priorité" car les nuisances liées au tourisme de la drogue y sont "réduites", selon un porte-parole de la police locale.

Le tourisme de la drogue se déplace

La vente illégale de cannabis dans la rue a augmenté à Maastricht et Venlo (sud-est), selon la police, ce qui n'est pas le cas pour le moment au sud et au sud-ouest des Pays-Bas.

La nouvelle législation ne décourage toutefois pas certains touristes de la drogue qui se rendent plus au nord, là où la "carte cannabis" n'est pas encore en vigueur, comme à Nimègue (est).

"Depuis quelques jours, il y a des voitures avec des plaques belges dans le centre et qui sont clairement là pour les coffee shops", raconte Florian Vingerhoeds, porte-parole de la police locale: "avant, on ne voyait jamais de plaques belges".

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