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Pistorius, en larmes, s'excuse pour le meurtre de sa compagne

"Je me réveille la nuit avec l'odeur du sang." Oscar Pistorius s'est exprimé pour la première fois lors de son procès depuis le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp. En larmes, il a présenté ses excuses à la famille de la jeune femme.

07 avr. 2014, 14:15
Oscar Pistorius a fondu en larmes à la barre où il s'est exprimé pour la première fois depuis le meurtre de sa petite amie, tuée de 4 balles.(archives)

Submergé par l'émotion, le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a présenté en pleurs lundi ses excuses pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, le jour de la Saint-Valentin l'an dernier. La juge a écourté sa déposition, la toute première depuis le drame, car il était "visiblement épuisé".

"Je me réveille la nuit avec l'odeur du sang", a raconté Oscar Pistorius devant le tribunal de Pretoria où il comparaît depuis début mars. Il prend des médicaments, explique-t-il, a perdu du poids et souffre de "terribles cauchemars". Il se réfugie même dans un placard, parfois, quand il a peur la nuit.

"Je veux saisir cette occasion pour présenter mes excuses à M. et Mme Steenkamp. (...) J'ai essayé de coucher mes mots sur papier pour vous écrire, mais les mots ne suffiront jamais", a-t-il dit aux parents de la victime. June Steenkamp, la mère, est restée de marbre.

Violente dispute

L'accusation soutient qu'Oscar Pistorius a tué son amie après une violente dispute le 14 février 2013. L'athlète, qui assure avoir cru tirer sur un cambrioleur, a assuré qu'il "essayait seulement de protéger Reeva. Je veux que les gens sachent qu'elle était aimée quand elle est allée se coucher ce soir-là."

Interrogé sur sa famille, son enfance et sa carrière sportive par son avocat Barry Roux, Oscar Pistorius, 27 ans, s'est repris. Non sans émotion, les sanglots n'étant jamais loin au moment d'évoquer sa mère, décédée quand il avait 15 ans.

"Ma mère se faisait beaucoup de soucis pour la sécurité. Nous avons grandi dans une famille où mon père n'était pas souvent là, et elle avait souvent peur la nuit, il lui arrivait d'appeler la police", a-t-il témoigné à la barre. "Elle conservait une arme à feu dans une housse rembourrée sous son oreiller".

Quand il a abordé la mort de sa mère (la seule fois de sa vie où il aurait goûté à la drogue, en fumant un joint), sa soeur Aimée s'est mise à pleurer dans le public.

Un Dieu de refuge

M. Pistorius a évoqué une vie marquée par la criminalité, omniprésente en Afrique du Sud: son père a été attaqué deux fois en voiture, son frère a failli l'être, lui-même a été suivi un soir, on lui a tiré dessus sur une autoroute, il a été cambriolé en 2005, il a vu un intrus un soir dans son jardin...

Habilement dirigé par les questions de son avocat, l'accusé s'est présenté comme un jeune homme sensible, attaché à sa famille et à ses amis, aimant les chiens et multipliant les bonnes actions. Loin du flambeur paranoïaque qu'avaient décrit la presse nationale et les témoins à charge.

"La religion est très importante pour moi. (...) Mon Dieu est un Dieu de refuge", a soutenu Oscar Pistorius, même s'il a parfois douté après la mort de sa mère. Reeva Steenkamp était une "bénédiction" car elle avait la foi, et était "une chrétienne très croyante", selon l'athlète. "Nous priions ensemble le soir."

Nuit sans sommeil

Balbutiant, Oscar Pistorius a eu de plus en plus de mal à s'exprimer. "Avez-vous dormi la nuit dernière?", lui a demandé Me Roux. "Non, Monsieur. Il y a beaucoup de choses qui circulent dans ma tête."

Et l'avocat de demander un ajournement de l'audience alors que son client avait parlé une heure et demie. "Si ce n'est pas la même chose tous les jours et que le procès peut avancer, je n'ai pas d'objection", a répondu le procureur Gerrie Nel.

Le temps de crier

Le début de l'audience avait été consacré au témoignage de la médecin légiste Jannie Botha. Cette spécialiste a confirmé l'ordre des quatre balles tirées tel qu'avancé par l'accusation: d'abord la hanche, la tête en dernier.

Reeva Steenkamp aurait donc eu le temps de crier avant de mourir, comme l'estime le procureur; sauf si les coups de feu ont été tirés en rafale, comme l'a suggéré Me Roux.

Mais la défense a jusqu'à présent affirmé que l'athlète avait tiré en deux temps. Elle a ainsi changé sa version des faits, comme l'a relevé le procureur.

S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, Oscar Pistorius risque 25 ans d'emprisonnement.

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