Les heurts ont commencé après la décision le 3 décembre du conseil municipal de Belfast, capitale de la province britannique d'Irlande du Nord, de ne plus faire flotter en permanence l'Union Jack sur la mairie. Cette décision controversée a entraîné des violences répétées de la part de protestants loyalistes, partisans de l'union de l'Irlande du Nord avec le Royaume-Uni.
Selon un bilan fourni dimanche par la police, 52 policiers ont été blessés depuis le début de ces heurts. Et sur les 70 personnes interpellées, 47 ont été inculpées.
Samedi soir, après une manifestation, une centaine de personnes a à nouveau lancé des projectiles en direction des policiers. Certains d'entre eux ont rapporté que des coups de feu avaient été tirés dans leur direction.
Paramilitaires pointés
Le responsable de la Fédération de la police, un syndicat de police, Terry Spence, a estimé pour sa part que ces coups de feu représentaient un développement très grave des tensions.
«Cela montre clairement que les groupes paramilitaires ont noyauté ces manifestations», a-t-il déclaré, évoquant des membres de la Force des volontaires de l'Ulster (UVF, milice paramilitaire protestante, ndlr) qui dirigent ces violences «contre des policiers déployés pour tenter de faire respecter la loi et empêcher l'anarchie dans nos rues».
Des représentants religieux et de plusieurs partis se sont réunis dans une église de Belfast pour tenter de mettre fin à ces violences. «Nous avons besoin de calme et de réflexion. Nous avons besoin que les gens qui gardent la tête froide réfléchissent ensemble», a déclaré Robin Newton, du Parti unioniste démocrate (DUP).
Absence de revendications
«Nous devons trouver une issue, mais comment, je ne sais pas», a- t-il ajouté, notant l'absence de revendications claires des manifestants.
Michael Copeland, député du Parti unioniste d'Ulster, s'est quant à lui dit pessimiste, en l'absence de leader déclaré parmi les manifestants.
L'Ulster a connu trente ans de violences intercommunautaires entre protestants unionistes et républicains catholiques, partisans d'une unification avec la République d'Irlande, qui ont fait 3500 morts. Depuis l'accord de paix de 1998, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.
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Politiciens et religieux réunis pour trouver une issue
Des représentants politiques et religieux ont entamé dimanche des discussions à Belfast pour tenter de mettre fin à la récente flambée de violences dans la ville qui s'est déjà soldée par 70 arrestations et une cinquantaine de blessés parmi les forces de l'ordre, selon la police.

Les protestants loyalistes sont, partisans de la réunification irlandaise.
KEYSTONE
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