La directrice du musée qui avait exposé une toile montrant le président Vladimir Poutine et son Premier ministre Dmitri Medvedev en sous-vêtements féminins a été interpellée mardi.
Sans explication
"Tatiana Titova a été interpellée à 2 heures du matin, au moment où elle accrochait des tableaux dans le musée", a déclaré le fondateur de l'établissement, Alexandre Donskoï. Mme Titova a pu envoyer un message pour le prévenir, mais toutes ses tentatives d'obtenir une explication de la police sur les raisons de son interpellation sont restées vaines.
Donskoï a indiqué avoir alors publié l'information sur son compte Twitter. Très vite reprise par plusieurs internautes, l'annonce de cette interpellation a provoqué une vive indignation dans les milieux culturels, selon le fondateur du musée. "Mme Titova a été relâchée vers 6 heures du matin" sans que les raisons de son interpellation soient communiquées, a précisé Donskoï.
Toiles saisies
La police russe a saisi le 27 août quatre toiles exposées dans le "Musée du pouvoir" à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), parmi lesquelles celle intitulée "Travestis" avec Poutine et Medvedev portant respectivement une nuisette et un soutien-gorge.
Après le raid qui a conduit non seulement à la fermeture de l'exposition pour "extrémisme" - un délit à la définition large et ambiguë en Russie -, mais aussi du "Musée du pouvoir", l'auteur de cette toile, le peintre Konstantin Altounine, 45 ans, a fui précipitamment la Russie pour la France et y a demandé l'asile, laissant son épouse et sa fille de deux ans.
Le musée a obtenu l'autorisation de rouvrir ses portes jeudi, jour de l'ouverture du sommet du G20 prévu les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg.