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Présidentielle en Algérie: Bouteflika favori

Quelque 23 millions d'électeurs algériens étaient appelés à choisir leur président jeudi parmi six candidats. Le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika apparaît comme le favori de ce scrutin.

17 avr. 2014, 18:40
epa04169936 Algerian President Abdelaziz Bouteflika (L, on wheelchair), who is seeking a fourth term, arrives at a polling station in Algiers, Algeria, 17 April 2014. Bouteflika arrived in a wheelchair at a school in the capital where he cast his ballot. The 77-year-old incumbent, who has uttered only a few sentences in public since suffering a stroke last year, was accompanied to the polling station by his brother Said, who acts as his special adviser.  EPA/MOHAMED MESSARA

Les Algériens ont voté jeudi pour élire leur président lors d'un scrutin a priori sans surprise. Le chef d'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, semble promis à un quatrième mandat, face à une opposition divisée. Il est réapparu en public pour la première fois depuis deux ans.

Physiquement diminué depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu l'an passé, M. Bouteflika est arrivé sur un fauteuil roulant dans la matinée à l'école Bachir El Ibrahimi à El Biar, sur les hauteurs d'Alger. Souriant, il était entouré de deux de ses frères.

Il a salué la presse de la main avant de se rendre dans l'isoloir, accompagné d'un homme. Après avoir voté, il s'en est allé, sans faire de déclaration. Il s'agissait de sa première apparition publique depuis mai 2012.

Quelque 23 millions d'électeurs étaient appelés à choisir leur président parmi six candidats, dont l'ex-Premier ministre Ali Benflis et une femme, la députée trotskyste Louisa Hanoune. Les bureaux de vote devaient fermer à 19h00 (20h00 en Suisse). Les résultats doivent être proclamés officiellement vendredi.

A 15 heures (en Suisse), le taux de participation était de 23,25%. A titre comparatif, lors de la présidentielle de 2009, il était officiellement de 74,11%. Un câble de l'ambassade américaine à Alger, révélé par Wikileaks, l'avait cependant estimé entre 25 et 30%.

Des incidents

Sur le terrain, plus de 260'000 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité. A Alger, par exemple, certains gendarmes étaient armés de fusils d'assaut, un hélicoptère tournoyait également dans le ciel bleu. Une tentative de manifestation d'opposants a vite été étouffée.

Des incidents ont toutefois émaillé l'élection à Bouira, au sud-est d'Alger. Des heurts entre gendarmes et habitants hostiles au vote y ont fait une quarantaine de blessés.

Voter pour la paix

A Rais, un bourg de la banlieue d'Alger, les habitants ont dit vouloir voter pour "la stabilité" et "la paix". Un massacre y avait été perpétré en août 1997: des hommes du Groupe islamique armé (GIA) avaient alors massacré sans discernement des centaines d'habitants.

Redouane, 44 ans, a voté jeudi sans grande conviction. "C'est juste une façon de conjurer le mauvais sort", car "j'ai peur de l'instabilité, de revivre l'horreur des années 90. Je ne veux pas me rappeler cette nuit-là".

Presse résignée

La presse semblait se résigner à une reconduction de M. Bouteflika pour un quatrième mandat de cinq ans. Le quotidien "El Watan" a parlé d'un "scrutin dénué de crédibilité", dénonçant la fraude qui "a toujours régné sur les élections algériennes".

Pour le quotidien "Liberté", les véritables manoeuvres commenceront au lendemain du 17 avril, le scrutin en lui-même étant "dénué d'enjeux réels".

Une coalition de cinq partis d'opposition a appelé à boycotter le scrutin, plaidant en faveur d'une "transition démocratique", tandis que le mouvement Barakat ("Ça suffit"), hostile à un quatrième mandat, a estimé que cette élection était "un non-événement".

Séquelles d'un AVC

Arrivé au pouvoir en 1999, M. Bouteflika a été un des artisans de la réconciliation après la guerre civile algérienne. A 77 ans, le président souffre de séquelles d'un AVC qui a diminué ses capacités d'élocution et de mobilité.

Il avait annoncé le 22 février sa décision de briguer un nouveau mandat. Beaucoup ont alors émis des doutes sur ses capacités à diriger le pays. Il n'a d'ailleurs pas pu mener campagne lui-même.

Avant son élection en 1999, M. Bouteflika avait fait du retour à la paix en Algérie son principal cheval de bataille. Il a été réélu en 2004 et 2009, après avoir modifié la Constitution qui limitait la présidence à deux mandats.

Principal rival

Ali Benflis est son principal rival. Agé de 69 ans, cet ex-avocat est réputé pour sa courtoisie. Il a été ministre de la Justice en 1988, après avoir co-fondé la Ligue algérienne des droits de l'Homme. Il a été l'homme de confiance de M. Bouteflika, et son chef de gouvernement (2000-2003), avant une rupture brutale.

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