Le rappeur tunisien Klay BBJ a été condamné jeudi à six mois de prison ferme pour des chansons jugées insultantes par les autorités. "Nous avons décidé d'une peine de six mois ferme avec exécution immédiate" de la sentence, a annoncé le juge Belgacem Chaïeb. "Ayez pitié de nous Monsieur le juge!", a lancé dans la salle la mère du condamné.
Lors de l'audience, le rappeur a estimé que ses critiques contre les islamistes d'Ennahda au pouvoir, souvent accusés de limiter la liberté d'expression, étaient la véritable raison de son procès. Selon ses partisans, c'est la preuve que la Tunisie va vers une "nouvelle dictature".
Musicien en cavale
Klay BBJ était jugé pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diffamation en raison de textes qu'il a chantés avec un autre musicien, Weld El 15, lors d'un concert en août à Hammamet.
Les deux chanteurs avaient été condamnés fin août par contumace pour ces faits à 21 mois de prison ferme sans avoir été prévenus de la tenue du procès. Klay BBJ avait décidé de faire opposition à ce jugement si bien qu'il était rejugé jeudi en première instance.
Weld El 15 a lui choisi de ne pas contester le verdict et est en cavale. Il avait déjà été condamné pour des faits similaires à deux ans de prison, peine réduite à six mois avec sursis en appel en juillet.
Le clip No Pasaran, de Klay BBJ: