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Rébus sans solution après les élections

La gauche italienne a conquis samedi les présidences des deux chambres du parlement. Cette victoire à la Pyrrhus laisse pourtant le pays sans majorité de gouvernement, trois semaines après les élections législatives.

17 mars 2013, 11:50
Le président italien Giorgo Napolitano se refuse à mettre en place un nouveau scrutin.

Dans les conditions actuelles, l'Italie se trouve donc toujours dans l'impasse.

A la Chambre des députés, où la gauche dispose de la majorité absolue, c'est bien Laura Boldrini, journaliste et ancienne porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a été élue avec 327 voix (la majorité requise était de 310 voix). Cette femme de 51 ans, membre du petit parti de gauche SEL, avait été choisie par le leader du Parti démocrate (PD, principal parti de gauche) Pier Luigi Bersani.

En revanche, la surprise est venue du Sénat, où la gauche ne dispose que d'une majorité relative. Son candidat, l'ancien chef de la direction nationale anti-mafia Pietro Grasso a été élu avec 137 voix, soit 20 de plus que son adversaire de droite, Renato Schiffani.

Pas d'alliance

Détail intéressant: Pietro Grasso, 58 ans, a rassemblé sur son nom douze voix de plus que la coalition de gauche qui avait présenté sa candidature. Cela signifie qu'il a bénéficié des voix d'élus du Mouvement 5 Etoiles (M5S), le mouvement qui a cristallisé aux élections le vote contestataire en Italie.

Or Pier Luigi Bersani s'échine depuis des jours à obtenir à la chambre haute le soutien de ce mouvement, dont le leader, l'ancien comique Beppe Grillo, lui a claqué à plusieurs reprises la porte au nez.

Balle dans le camp de Napolitano

Malgré ce frémissement, le problème reste entier: la gauche ne dispose toujours pas d'une majorité absolue au Sénat, indispensable pour permettre à un gouvernement d'obtenir le vote de confiance nécessaire pour entrer en fonction. En Italie, les deux chambres ont en effet un poids équivalent.

La balle est maintenant dans le camp du président de la République Giorgio Napolitano, qui doit entamer officiellement mercredi des consultations avec les dirigeants politiques en vue de la formation d'un gouvernement.

Giorgio Napolitano devait rencontrer dimanche les présidents des deux chambres du parlement, lors des célébrations de la Journée de l'Unité de l'Italie. L'occasion pour lui de prendre la température de la nouvelle assemblée.

Deux hypothèses

Deux hypothèses principales s'offrent à Giorgio Napolitano: soit il donne un mandat à Bersani avec le risque qu'il échoue lors du vote de confiance au Sénat, soit il choisit l'option d'un gouvernement du président, en désignant par exemple le directeur de la Banque d'Italie Fabrizio Saccomanni.

Dans l'attente d'un hypothétique déblocage de la situation, c'est le gouvernement sortant de Mario Monti qui expédie les affaires courantes.

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