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Réfugiés: le domicile de l'élue verte Léonore Porchet perquisitionné

Ce jeudi très tôt, des perquisitions ont eu lieu au domicile de Léonore Porchet, élue verte lausannoise, et de plusieurs autres personnalités vaudoises parrainant des réfugiés. La présidente de la section lausannoise du parti écologiste demande des explications au conseiller d'Etat Philippe Leuba.

16 sept. 2016, 10:31
/ Màj. le 16 sept. 2016 à 12:14
La présidente des Verts lausannois s'estime victime d'une tentative d'intimidation.

Léonore Porchet, la présidente des Verts lausannois et conseillère communale, a eu la très désagréable surprise d'avoir la visite des policiers à son domicile dès 6 heures du matin. Une perquisition a eu lieu pour tenter d'arrêter le demandeur d'asile indien dont l'élue est la marraine au nom du collectif R. Elle s'est adressée au conseiller d'Etat Philippe Leuba. D'autres membres Pierre Conscience, conseiller communal de solidaritéS et l'écrivaine Céline Cerny ont eux aussi reçu la visite des forces de l'ordre. Aucun des migrants recherchés n'était à leur domicile au moment du passage de la police.

L'élue verte dénonce une tentative d'intimidation de la part des autorités cantonales. Elle a notamment réagi sur Facebook ce jeudi dans la journée: "Monsieur Leuba, appliquer une loi injuste et inhumaine strictement comme vous vous défendez de le faire ne vous honore pas, et n'honore pas notre canton. Ce n'est pas parce que c'est la loi que c'est juste. Et lorsqu'il s'agit de la sécurité, parfois de la vie, de nos semblables humains, je ne peux me contenter de me battre avec les outils démocratiques. Je prône la désobéissance civile dans ce cas, avec d'autres parrains "visités" comme Pierre Conscience, car la situation actuelle n'est ni juste, ni humaine. Cette désobéissance civile, nous l'avons défendue pour le droit de vote des femmes par exemple, et c'était juste. On l'a aussi vue lorsqu'il s'agissait de protéger des populations persécutées lors de la dernière crise humanitaire de l'acabit de celle qu'on vit actuellement, pendant la deuxième Guerre mondiale, et c'était juste!"

Renvoyé au Pays-Bas et séparé de sa famille

Au téléphone, Léonore Porchet ne décolère pas. "Il faut en finir avec l'application basique des accords de Dublin. Ce réfugié a été inscrit au service de la population comme résidant chez moi. Je crois que les autorités ont eu peur qu'il disparaisse. C'est une vraie chasse à l'homme maintenant. Le délai tel qu'il est défini par les accords de Dublin est de six mois. Un délai supplémentaire serait trois fois plus grand, d'où l'idée de les renvoyer avant. D'où aussi cette absence de temps d'analyse de la situation particulière du réfugié." Dans le cas du filleul de Léonore, il serait renvoyé au Pays-Bas où il a obtenu un premier visa. Le problème, c'est que sa femme qui vient d'avoir leur enfant en Inde va revenir à Zurich où elle a un visa pour étudier. Évidemment, pour nous il s'agit de ne pas lui faire courir le risque de repartir en Inde où il est en danger pour des raisons ethniques et il s'agit aussi de tenter de ne pas séparer la famille. S'il est renvoyé au Pays-Bas, il n'est plus avec sa femme et sa fille. S'il est renvoyé ensuite en Inde, sa vie est en danger... A Lausanne, maintenant, il risque la prison. Des avocats bénévoles du Collectif vont le défendre mais sa situation est très compliquée." La politicienne verte en appelle au bon sens de ses collègues du Conseil d'Etat et à une application respectueuse du droit, "pas une application stricte, aveugle et inhumaine des accords de Dublin." Philippe Leuba, en charge de l'asile au canton, a confié à nos confrères du Courrier qu'il était en phase avec la loi, "nous ne faisons qu'appliquer strictement la loi adoptée par le peuple. Tout le monde y est soumis de la même manière. Il n'y a aucune raison que certains soient privilégiés pour être parrainés par des personnalités publiques. Ce serait totalement arbitraire...» Les échanges à venir entre le Collectif R et le Conseil d'Etat risquent d'être peu courtois. Lisez le communiqué que le Collectif R a publié.

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