La chambre basse du Parlement russe a approuvé par 431 voix pour et deux contre ce texte qui fait suite à l'adoption par le Congrès américain la semaine dernière de sanctions contre les fonctionnaires russes impliqués dans le décès en prison en 2009 de cet avocat fiscaliste qui conseillait le fonds d'investissement Hermitage Capital.
Le projet de loi prévoit notamment d'interdire l'entrée en Russie à des Américains ayant commis un crime ou un délit à l'encontre de ressortissants russes se trouvant à l'étranger, ou y ayant participé.
L'interdiction d'entrée concerne également des Américains ayant participé à l'emprisonnement illégal de citoyens russes ou ayant pris des décisions juridiques illégitimes à leur encontre.
Mesure financière prévue
Il est aussi prévu de geler leurs actifs et leurs activités en Russie.
Le texte, adopté vendredi, propose une entrée en vigueur de la loi dès le 1er janvier 2013.
La liste des personnes qui vont tomber sous le coup de cette loi n'a néanmoins pas encore été révélée.
Plus de 160 millions de francs
Le juriste Sergueï Magnitski avait été arrêté en 2008 après avoir accusé des fonctionnaires du ministère russe de l'Intérieur d'une gigantesque fraude de 5,4 milliards de roubles (environ 162,25 millions de francs) par le biais de remboursements d'impôts.
Il est décédé en détention à 37 ans, victime de violences et privé de soins.
En application de la nouvelle loi américaine, qui doit encore être promulguée par le président Barack Obama, les personnes impliquées dans le décès de M. Magnitski, ainsi que toute personne responsable de graves violations des droits de l'homme en Russie, se verront refuser des visas pour entrer aux Etats-Unis, et leurs avoirs pourraient y être gelés.
Critique par Poutine auparavant
Jeudi, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié d'"acte inamical" l'adoption à Washington de la "liste Magnitski", ajoutant que la Russie devait y "réagir de manière adéquate".
Défenseurs des droits de l'homme et opposants russes ont eux salué l'adoption aux Etats-Unis de cette liste.
Mardi, des parlementaires de neuf pays occidentaux ont annoncé à Ottawa qu'ils rejoignaient un groupe baptisé "Justice pour Sergueï Magnitski" afin de tenter de punir des responsables russes soupçonnés d'implication dans le décès en détention du juriste.