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Sarkozy et Hollande chassent sans complexe les voix du FN

Les deux candidat à la présidentielle française François Hollande et Nicolas Sarkozy chassent sans complexe les voix des 6,4 millions d'électeurs de l'extrême droite.

24 avr. 2012, 17:47
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Le favori de la présidentielle en France, le socialiste François Hollande, et le président sortant Nicolas Sarkozy intensifient ouvertement leur chasse aux 6,4 millions d'électeurs de l'extrême droite. Ces personnes en "crise" ou en "souffrance" feront la décision au second tour.

La stratégie diffère, mais, pour les deux finalistes, l'objectif est sans ambiguïté: récupérer au maximum les voix de ces jeunes, de ces non-diplômés, de ces ouvriers, employés, ruraux inquiets du déclassement social et de la mondialisation qui ont massivement voté pour la candidate du Front national, Marine Le Pen (près de 18 % des suffrages).

"A moi de convaincre les électeurs du Front national (FN)", annonce mardi dans le quotidien "Libération" François Hollande, bien placé avec ses 28,6 % pour le second tour le 6 mai mais pas complètement assuré de l'emporter.

Pour le candidat socialiste, l'enjeu est de récupérer les déçus de la gauche partis se réfugier au FN par désespérance sociale et non par adhésion aux thèses extrémistes. "C'est ma responsabilité de m'adresser tout de suite à ces électeurs qui n'adhèrent pas forcément aux idées du FN - l'obsession de l'immigration en particulier - mais qui expriment avant tout une colère sociale", explique-t-il.

"Sans les xénophobes"

Dans ce but, il s'est rendu mardi dans l'Aisne, un département rural du nord de la France où Marine Le Pen est arrivée deuxième au premier tour. "Pour ces catégories qui souffrent, les ouvriers, les employés, les retraités, tous ceux qui sont dans l'inquiétude, (...) les jeunes, je veux dire à tous ceux là que tout ce que je déciderai sera juste et qu'ils ont un espoir à avoir", a-t-il lancé.

Soucieux de ne pas risquer d'être accusé d'avoir gagné grâce à l'extrême droite ou d'avoir fait des concessions, le Parti socialiste insiste parallèlement sur sa volonté de ne récupérer "que" cette part-là des électeurs de Marine Le Pen et non pas "la grande partie qui est xénophobe", selon l'expression du porte-parole du parti, Benoît Hamon.

François Hollande a aussi confirmé son intention d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales, une mesure très critiquée par la droite.

"Nous vous comprenons"

Pour Nicolas Sarkozy (27,2 %), qui n'a pas réussi à arriver en tête au premier tour pour donner un élan à sa candidature, l'enjeu est d'attirer "les petits" et "les sans-grade" qui en 2007 avaient contribué à le faire élire avant de retrouver le giron du FN. Selon lui, il faut faire plus pour lutter pour la sécurité et contre l'immigration.

Il faut "prendre des engagements suffisamment précis pour que les électeurs (du Front national) sachent qu'on a compris leur message", a-t-il martelé au cours d'un meeting à Longjumeau (près de Paris).

Reprenant ses thèmes de prédilection, il a rappelé qu'il ne voulait pas en France de "l'excision", de "l'enfermement des femmes derrière une prison de tissu", d'une "immigration incontrôlée" ou du "vote communautaire".

A la différence de la gauche qui, selon lui, "se bouche le nez" en d'adressant à l'électorat de Marine Le Pen, le sortant ne souhaite pas faire de distinctions entre bons et mauvais électeurs du FN. "Ce vote n'est pas répréhensible", a-t-il répété.

Pourtant, ses prises de position très directes inquiètent certaines personnalités de son camp dans la perspective des législatives de juin. Dans de nombreuses circonscriptions, les candidats de l'extrême droite pourraient être en position d'arbitres.

"Je ne pense pas que la réponse soit dans la droitisation de nos propres idées", a déclaré l'ex-ministre Chantal Jouanno, précisant que dans un tel cas elle voterait socialiste. Un avis aussitôt critiqué par le Premier ministre François Fillon, alors que 64 % des électeurs de M. Sarkozy souhaitent un accord avec le FN avant les législatives, selon un sondage publié mardi.

Marine Le Pen ravie

Et Marine Le Pen regarde elle, visiblement ravie, les deux finalistes se débattre pour séduire ses électeurs en empruntant "la même ligne".

Elle ne devrait pas donner de consignes de vote. Mais la présidente du FN, qui souhaite provoquer l'"implosion" de la droite traditionnelle aux législatives pour prendre la tête de la future opposition, a déjà en creux désigné Nicolas Sarkozy comme étant le candidat à faire perdre.

"Comment se faire insulter un jour et leur apporter un suffrage le lendemain", a ironisé sur la radio France Inter son vice-président Louis Aliot en évoquant les responsables de l'UMP, le parti au pouvoir.

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