Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Scandale des écoutes: "la vérité éclatera!" déclare Snowden

L'extradition de l'agent de la CIA Snowden, qui a révélé la surveillance massive de l'internet et des communications téléphoniques, serait une trahison pour Hong Kong et la Chine.

17 juin 2013, 19:38
'extradition aux Etats-Unis de Richard Snowden serait une "trahison" de la confiance mise par l'ex-agent de la CIA dans la démocratie à Hong Kong et une "perte de face" pour Pékin.

Les allégations selon lesquelles Edward Snowden pourrait avoir espionné pour la Chine sont "complètement dénuées de fondement", a affirmé lundi Pékin. Un quotidien officiel estimait dans le même temps qu'une éventuelle extradition de l'ex-agent de la CIA par les autorités de Hong Kong constituerait une "trahison" envers la Chine.

Interrogée sur des articles et commentaires de presse rapportant l'hypothèse que M. Snowden ait servi d'informateur à la Chine avant d'aller se réfugier à Hong Kong, la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a répondu: "Je pense que c'est complètement dénué de fondement".

Ce démenti faisait notamment allusion à une interview, diffusée dimanche, de l'ancien vice-président américain Dick Cheney, qui a fait part de sa "profonde suspicion" suscitée par la fuite en Chine d'Edward Snowden. "Ce n'est pas un endroit que l'on choisirait d'ordinaire si l'on recherche la liberté", a-t-il commenté.

"Je suis très, très préoccupé par le fait qu'il possède encore des informations qu'il n'a pas encore rendues publiques, et que les Chinois puissent saisir cette occasion, et lui assurer probablement l'immunité ou l'asile en échange de ce qu'il sait", a ajouté M. Cheney, l'un des architectes du système de surveillance électronique américain révélé par M. Snowden.

Pékin demande des explications

Dans un éditorial, le quotidien officiel chinois "Global Times" a estimé que l'éventuelle extradition de l'ancien agent américain serait "trahir" sa confiance en la démocratie à Hong Kong et serait "perdre la face" pour Pékin.

Contrairement à l'avis de Dick Cheney, le quotidien officiel chinois, au ton volontiers nationaliste, considère que "la puissance grandissante de la Chine suscite les demandes d'asile", et que "c'est inévitable et cela doit permettre d'augmenter le prestige moral" de la Chine.

Le gouvernement chinois, qui était resté quasiment muet depuis le déclenchement de l'affaire, a estimé lundi que "les États-Unis devraient davantage tenir compte des inquiétudes et demandes de la communauté internationale et de l'opinion publique, et fournir les explications nécessaires", selon la porte-parole de la diplomatie.

Edward Snowden s'exprime

Lors d'un échange en direct avec des internautes sur le site du "Guardian", M. Snowden a indiqué que "le gouvernement américain ne pourra pas étouffer (cette affaire) en m'emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas être arrêtée". Il a promis de donner de plus amples détails sur la manière dont l'Agence de sécurité nationale (NSA) peut avoir un "accès direct" à des données sur internet.

Le jeune homme de 29 ans a également rejeté l'accusation d'être un espion chinois: "C'est une attaque prévisible et je l'avais anticipée avant de sortir de l'ombre", a déclaré l'ex-consultant de la NSA.

Des délégués du G20 "espionnés"

Parallèlement à ces déclarations, "The Guardian" a rapporté lundi que la Grande-Bretagne a intercepté des conversations téléphoniques et espionné les ordinateurs de participants à deux réunions du G20 à Londres, en avril et septembre 2009.

Les documents révélés suggèrent que l'agence des services secrets britannique Government Communications Headquarters (GCHQ) a installé des cafés Internet où elle pouvait intercepter des communications et surveiller les messages email et les appels téléphoniques passés par les appareils BlackBerry des délégués.

La Turquie, dont le ministre des Finances Mehmet Simsek aurait figuré parmi les délégués espionnés, a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de Grande-Bretagne à Ankara pour s'expliquer sur cette affaire.

Apple révèle des chiffres

De son côté, le groupe informatique américain Apple a révélé lundi avoir reçu entre 4000 et 5000 demandes d'information en six mois (entre le 1er décembre 2012 et le 31 mai 2013) des autorités américaines dans le cadre de leur programme secret de surveillance mondiale d'Internet, quelques jours après des révélations similaires de Facebook et Microsoft.

Ces demandes, qui visaient entre 9000 et 10'000 comptes, étaient pour la plupart liées à des enquêtes criminelles, à la recherche d'enfants ou de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ayant disparu, ou à la prévention de suicides, a expliqué Apple.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias