Régis Arnaud
Shinzo Abe remet son titre en jeu. Le premier ministre japonais a annoncé, hier, la tenue d'élections législatives anticipées autour de la mi-décembre. Une décision en apparence à 180 degrés de ce qu'il pensait il y a encore quelques jours: "Je n'ai absolument pas l'intention d'organiser des élections", avait-il affirmé, le 9 novembre, devant la presse. "Nos premiers ministres font toujours ça. Ainsi, ils s'organisent en avance, et se gardent un effet de surprise sur l'opposition", explique un haut fonctionnaire, visiblement amusé.
En réalité, Shinzo Abe a mûrement réfléchi sa décision. Le premier ministre a préféré prendre les devants face à un début d'impopularité et couper les ailes de l'opposition. Hier, il a présenté ce retour aux urnes inopiné comme un référendum sur son action.
"Riches encore plus riches"
Depuis deux ans, le pays marche à la baguette de ses "abenomics", une politique économique en apparence audacieuse qui...