Fini le temps des hygiénistes dentaires et présentatrices de télévision dont le principal atout était le physique avenant qui leur avait assuré une place sur les listes du PDL il y a quatre ans, note "La Stampa" au lendemain du dépôt des listes définitives des candidats au scrutin des 24 et 25 février.
Silvio Berlusconi y a éliminé les créatures sexy et plusieurs hommes politiques accusés de liens avec la mafia, a relevé mardi la presse italienne.Le quotidien relève ainsi "l'absence des ex-fiancées, ou de celles qui prétendaient à ce titre, du Cavaliere. Pas une seule", écrit-il.
"Imprésentables" écartés
Mais Silvio Berlusconi a dû éliminer des listes également plusieurs poids lourds de son parti soupçonnés de collusion avec la mafia, ceux que la presse a surnommé "les imprésentables".
La lutte a été particulièrement rude avec l'ex-secrétaire d'Etat à l'Economie Nicola Cosentino, visé par un mandat d'arrêt et que seul son mandat de député avait jusqu'à présent sauvé de la prison. Selon la presse, M. Cosentino s'est acharné jusqu'à l'expiration des délais lundi soir à tenter de sauvegarder sa place.
Marcello Dell'Utri, un des plus proches et plus anciens collaborateurs de M. Berlusconi, a lui aussi été éliminé des listes. Ce sénateur a été condamné à sept ans de prison pour complicité mafieuse mais son procès se poursuit encore.
Pas tous blancs comme neige
Les membres du PDL ayant des problèmes avec la justice n'ont cependant pas tous été éliminés, à commencer par le Cavaliere lui-même, condamné en octobre pour fraude fiscale à quatre ans de prison, une peine ramenée à un an par effet d'une amnistie. M. Berlusconi est aussi sous le coup d'autres procès, dont celui du "Rubygate" pour prostitution de mineure et abus de pouvoir.
La tête de liste du PDL dans les Pouilles (sud), Raffaele Fitto, est visé par un procès pour corruption, abus de pouvoir et financement illégal de parti politique, des délits pour lesquels le parquet a demandé une peine de six ans et demi de prison.
Cette épuration des listes a laissé intact le groupe dirigeant du PDL. En outre, tous les ex-ministres, chefs de groupes parlementaires et autres dignitaires du parti sont en course.
Juges "rouges" critiqués
"Cela a été un choix très douloureux", a avoué M. Berlusconi à la télévision. "Nous avons dû demander à nos amis et collègues de renoncer à être présents sur les listes électorales car des magistrats politisés les ont attaqués", a-t-il ajouté, reprenant son leitmotiv contre les "juges rouges" (communistes) qui tentent de freiner sa course politique.