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Slovénie: les électeurs confient leur destin à un juriste sans expérience

Le parti de Miro Cerar a largement remporté les législatives anticipées de dimanche en Slovénie.

13 juil. 2014, 22:35
Miro Cerar, politically-inexperienced law expert and parliamentary consultant, better known as the son of Olympic medalist Miroslav Cerar, talks to the media outside a polling station in Ljubljana, Slovenia, Sunday, July 13, 2014. Slovenes are voting in the second early election in three years amid political instability that threatened the small euro zone nation's bid to pull out of an economic downturn. (AP Photo/Darko Bandic)

Le nouveau parti slovène de Miro Cera a remporté les élections législatives anticipées de dimanche dans le petit pays de la zone euro en crise, selon des sondages à la sortie des bureaux de vote. Le parti de ce juriste sans expérience en politique possède une avance de près de 14% sur le Parti démocratique.

Le professeur de droit, qui était le grand favori du scrutin, recueille 34,7% des suffrages, selon des résultats partiels basés sur le dépouillement de 95% des suffrages, tandis que le parti conservateur de Janez Jansa, actuellement en prison pour corruption, rassemble 20,6%.

"C'est un bon résultat. Il montre que les gens ont choisi un engagement dans une culture politique différente qui ne divise pas", a réagi Miro Cerar. Ce spécialiste du droit constitutionnel, très apprécié dans le pays, a fondé son "Parti de Miro Cerar" (SMC) il y a quelques semaines seulement avec une poignée d'universitaires et d'entrepreneurs.

Chasse aux sorcières

Sa campagne, axée sur un retour de la morale en politique, a rencontré un écho favorable dans la population, lasse des scandales de corruption de ces dernières années.

M. Jansa qui dirige le Parti démocratique slovène (SDS), purge actuellement une peine de prison depuis le 20 juin après avoir été reconnu coupable d'avoir touché un pot-de-vin lors de la signature d'un gros contrat d'armement avec le Finlandais Patria, quand il était Premier ministre en 2006.

Le conservateur, qui se dit victime d'une chasse aux sorcières, s'est plaint dimanche sur Twitter de ne pas avoir pu voter après le rejet de sa demande de sortie exceptionnelle de prison, et a de nouveau dénoncé des élections "injustes". Il aurait pu voter par e-mail mais n'a pas jugé bon de s'enregistrer à temps.

Sept partis au Parlement

D'après ces premières estimations, sept partis devraient être représentés dans le nouveau Parlement, qui compte 90 sièges.

Le Parti des retraités Desus obtient un peu moins de 10,2% des voix, alors que le nouveau Parti de la gauche unie (ZL, gauche) a surpris en recueillant plus de 5,9% % des suffrages. Les sociaux-démocrates (SD, anciens communistes) obtiennent un peu plus de 6%.

En revanche, l'ancien parti de Mme Bratusek, Slovénie positive, dirigé par le maire de Ljubljana Zoran Jankovic, est loin des 4% des voix nécessaires pour entrer au parlement. Il avait remporté les précédentes élections de décembre 2011.

Miro Cerar a d'ores et déjà annoncé que les négociations pour la formation d'un gouvernement débuteraient lundi. Pour le moment, il obtiendrait 36 sièges.

Ancien élève modèle

Autrefois considérée comme un élève modèle de la zone euro, la Slovénie est plongée dans la tourmente depuis la crise économique de 2008. A la récession s'est greffée une instabilité politique devenue chronique. Trois gouvernements ont été renversés en trois ans.

Fin 2013, le pays balkanique issu de l'ex-Yougoslavie est passé à deux doigts de la faillite en raison d'une crise de son secteur bancaire, qui croule sous les créances douteuses.

Alenka Bratusek, qui avait appliqué depuis un an comme son prédécesseur Janez Jansa une douloureuse politique d'austérité sous la surveillance de l'Union européenne, a démissionné en mai après avoir été désavouée par son parti de centre gauche.

Les observateurs doutent que ces élections puissent ramener le calme et la plupart en prédisent déjà de nouvelles d'ici un an.

 

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