Solar Impulse 2, bloqué au Japon depuis une vingtaine de jours à cause d'une météo défavorable, a moins de sept semaines pour gagner l'Europe et boucler son tour du monde. Son équipe a fixé la date limite du 5 août pour traverser le Pacifique ou l'Atlantique.
Passé ce délai, l'appareil pourrait rester bloqué un an où il se trouve, que ce soit au Japon ou aux Etats-Unis. "Avant le 5 août, nous devons avoir traversé le Pacifique ou l'Atlantique", résume Bertrand Piccard dans une interview aux quotidiens 24 Heures/La Tribune de Genève, évoquant après cette date des journées trop courtes pour tenter la traversée de ces océans sans danger.
Le pilote se concentre déjà sur les problèmes pratiques qu'engendrerait un tel report. "S'il faut attendre un an au Japon, il faudra trouver un hangar fixe" pour abriter l'appareil, affirme-t-il. Mais "attendre aux Etats-Unis ne serait pas trop grave, il y a un hangar à New York".
M. Piccard a en outre déjà averti les différents sponsors du projet que le tour du monde pourrait prendre un an de plus. "Tous, y compris les principaux, nous ont répondu: 'on ne vous laissera pas tomber'", assure-t-il. "Nos partenaires nous suivent pour l'aventure, pas pour la visibilité."
Moment "très difficile"
Quant aux quelque 150 employés, "il faudra trouver des solutions pour payer les salaires plus longtemps", déclare le Vaudois. Le prince Albert II de Monaco a pour sa part confirmé mercredi aux organisateurs du projet Solar Impulse 2 que le centre de contrôle de Monaco les accueillerait toujours en cas de report, ajoute le pilote.
Bertrand Piccard parle de moment de l'aventure "très difficile" dans un spectre d'intenses émotions et voit déjà poindre les critiques: "les grincheux diront qu'on montre les limites des énergies renouvelables", mais "la vérité, c'est que nous avons poussé plus loin que personne l'application de l'énergie solaire", rappelle-t-il.
Solar Impulse 2 doit encore gagner Hawaï, Phoenix et New York avant de traverser l'Atlantique et de rejoindre le sud de l'Europe ou l'Afrique du Nord. L'appareil, bloqué à l'aéroport de Nagoya, dans le centre du Japon, devait s'envoler mercredi pour continuer son tour du monde de 35'000 kilomètres, mais la réapparition du mauvais temps avait rendu ce plan caduc.