Les opérations de surveillance d’«extrémistes violents» par le FBI ont souffert de failles qui n’ont pas été réglées avant 2019. Cela a permis à plusieurs suspects de fomenter des attentats, indique l’organisme de supervision de la police fédérale américaine.
Jusqu’en 2019, le FBI «n’a pas utilisé une approche globale pour résoudre les failles dans son processus d’évaluation anti-terroriste» mises au jour deux ans plus tôt, estime ce rapport publié mercredi par l’inspection générale du ministère de la Justice (OIG), qui s’est penchée sur la surveillance de ce qu’elle qualifie d’«extrémistes intérieurs violents» entre 2012 et 2018.
Une vingtaine d’attentats depuis le 11 septembre 2001
Selon le FBI, ces extrémistes sont inspirés par le djihadisme mondial et vivent aux Etats-Unis où ils se sont radicalisés sans avoir reçu d’ordre direct d’organisations comme le groupe Etat islamique (EI) ou Al-Qaïda.
Depuis le 11 septembre 2001, ils ont perpétré une vingtaine d’attentats sur le sol américain malgré avoir fait l’objet, pour plusieurs d’entre eux, d’une surveillance du FBI.
Formation insuffisante
L’OIG cite le manque de moyens financiers, de personnel et de formation des agents pour expliquer certaines des failles dans le processus de surveillance.
En 2014, une enquête interne sur l’attentat du marathon de Boston (trois morts en 2013) a révélé que des proches de l’un des auteurs n’avaient pas été interrogés pour évaluer sa dangerosité. Par ailleurs, le FBI n’a pas pris en compte un voyage effectué en Russie par le jeune musulman d’origine tchétchène qui méritait pourtant «une nouvelle enquête» sur sa radicalisation.
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En 2015, après les attentats de Paris contre Charlie Hebdo, Elton Simpson a participé à une attaque contre une exposition de caricatures de Mahomet à Garland, au Texas, qui avait fait un blessé. L’enquête du FBI a révélé que les informations le concernant avaient été mal interprétées par des agents locaux qui ne le considéraient pas comme «une menace importante».
En 2016, un Américain d’origine afghane ayant fait allégeance à l’EI a tué 49 personnes dans une boîte de nuit gay d’Orlando, le pire attentat aux Etats-Unis depuis ceux du 11 Septembre. Il était soupçonné dès 2013 de radicalisation. L’enquête a conclu que l’agent chargé de sa surveillance n’avait pas reçu une formation suffisante aux procédures antiterroristes et avait conclu à un problème de santé mentale. Le dossier avait été refermé l’année suivante.