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Syrie: Obama face aux murs russe et chinois

Les chefs d'Etats présents au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg se confrontent sur la question de la crise syrienne. La Russie et la Chine n'envisagent rien d'autre qu'une solution politique.

05 sept. 2013, 18:39
Vladimir Poutine (g) lors d'un tour de table du G20 à Saint-Pétersbourg.

Les partisans d'une intervention militaire en Syrie se sont heurtés, dès le début du G20 jeudi à Saint-Pétersbourg, à l'intransigeance des Russes et des Chinois. Vladimir Poutine a malgré tout accepté de mettre le sujet officiellement sur la table.

Dès l'ouverture officielle du sommet, le président russe a proposé que la guerre en Syrie soit abordée pendant le dîner de travail du G20. Sa déclaration est tombée quelques minutes après une poignée de main assortie d'un sourire diplomatique avec Barack Obama, alors que les deux hommes entretiennent de mauvaises relations.

Auparavant, au cours d'une rencontre avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le président américain avait déclaré que les dirigeants mondiaux réunis devraient "admettre que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie n'était pas seulement une tragédie, mais aussi une violation du droit international qui devait être réglée".

Plus tard, Barack Obama devait téléphoner à des élus du Congrès américain pour les persuader de soutenir des frappes en Syrie, a annoncé un de ses collaborateurs. Les Etats-Unis et leurs alliés accusent eux le régime de Bachar al-Assad d'avoir provoqué le décès de centaines de civils avec des armes chimiques le 21 août.

Solution politique

"Ce G20 est dominé par ce qu'il se passe au niveau international et donc par la crise syrienne", a déclaré François Hollande après son arrivée à Saint-Pétersbourg. Le président français a notamment rencontré le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, également favorable à l'option militaire, et dont les troupes se regroupent à la frontière syrienne, selon les médias turcs.

Le camp des bellicistes se heurte au soutien indéfectible de la Russie au régime de Bachar al-Assad et à la résistance de la Chine. "La situation actuelle montre que la solution politique est la seule voie" possible pour régler la crise, a déclaré jeudi un porte-parole de la délégation chinoise.

Trois navires de guerre

Depuis mercredi, les déclarations menaçantes et les intimidations se sont multipliées. Jeudi, trois navires de guerre russes ont franchi le détroit turc du Bosphore pour se rendre près des côtes syriennes.

Dans ce contexte guerrier, l'ONU a annoncé l'arrivée surprise en Russie de son envoyé spécial, Lakhdar Brahimi, qui est également celui de la Ligue arabe. Il va aider le secrétaire général Ban Ki-moon à convaincre les leaders mondiaux de faire avancer la conférence internationale pour la Syrie, dite Genève-2.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, cité par l'agence russe Interfax, a indiqué peu après que M. Brahimi serait "invité" vendredi à un "petit déjeuner de travail avec les ministres des Affaires étrangères du G20".

Message du pape

L'Eglise catholique se mobilise aussi d'une manière inédite depuis sa campagne contre la guerre d'Irak en 2003. Le pape François a notamment écrit une lettre à M. Poutine, en tant que président du G20, pour prôner une solution de paix en Syrie.

Les principaux pays européens sont désunis, car seule la France veut intervenir en Syrie. "Nous allons parler très intensément de la Syrie en marge du sommet", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, qui a rendu une visite impromptue à François Hollande en marge du sommet.

Position claire

La position allemande est toutefois claire : "Cette guerre doit prendre fin et cela ne se fera que politiquement. (...) L'Allemagne ne s'associera en aucun cas à une action militaire".

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne se réuniront vendredi et samedi à Vilnius pour tenter de trouver une position commune. John Kerry, leur homologue américain, pourrait les rejoindre samedi.

Efforts diplomatiques

Sur le terrain, la chef des opérations humanitaires des Nations unies, Valerie Amos, est arrivée jeudi à Damas pour des entretiens avec des responsables syriens.

Après le G20, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, se rendra à Moscou lundi. Il s'entretiendra de la situation en Syrie avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, a annoncé jeudi le ministère russe des Affaires étrangères. La Russie soutient le régime de Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans et demi. 

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