Quand Kimiko Date s'est blessée l'an dernier, peu d'observateurs auraient parié sur son retour. Mais c'était sans compter sur la détermination de cette ex no 4 mondial, qui s'apprête à retrouver le circuit professionnel à l'âge de 46 ans.
"C'est justement parce que tout le monde pensait que j'allais arrêter que j'ai eu envie de relever le défi", raconte la Japonaise, qui sort d'une année éprouvante marquée par deux opérations d'un genou, après sa blessure à l'Open d'Australie en janvier 2016. "Est-ce de l'obstination? En tous les cas, j'adore le tennis, les défis et la compétition", confie-t-elle dans cet entretien accordé la semaine dernière à l'AFP, entre deux séances intensives d'entraînement.
Corps fin et musclé, la Japonaise de 1m63, qui revendique huit titres WTA à son compteur, rappelle par son jeu l'époque où le tennis était fait de lobs, touchers et subtils coups liftés, loin des démonstrations de force des stars d'aujourd'hui. "Les joueuses asiatiques, moi y compris, ne sont pas particulièrement grandes et puissantes. Mais je reste persuadée qu'on peut trouver quelque chose pour rivaliser avec ce tennis de puissance", dit-elle.
"J'ai encore une ou deux armes en réserve: prendre la balle tôt, les changements de rythme... C'est certainement pour cela que j'arrive encore à être là à mon âge", estime Kimiko Date, qui a profité de son année de convalescence pour ouvrir une boulangerie à Tokyo, où ses apparitions régulières ravissent les clients.
Première pause de 12 ans
La Nippone a prévu de retrouver la compétition en mai dans un petit tournoi à Gifu, au centre du Japon. "J'ai fait ma première carrière dans les années 1990", rappelle la championne, qui avait accédé aux demi-finales de Wimbledon en 1996, juste avant de se retirer pour une première pause de 12 ans.
"Puis je suis revenue et c'était ma seconde carrière", avec pour fait d'armes une victoire à Séoul en septembre 2009, faisant d'elle, à presque 39 ans, la seconde joueuse la plus âgée à s'imposer dans une épreuve WTA après l'Américaine Billie Jean King.
Aujourd'hui, "c'est comme si j'entamais une troisième carrière, je sais que ce ne sera pas facile après quasiment une année blanche", admet-elle en essuyant la sueur de son front. "Chaque jour, je ressens des douleurs, je dois faire attention à ne pas pousser (mes limites) trop loin et à garder le contrôle de mes émotions. Mais je ne me mets pas la pression, confie la Japonaise. Sincèrement, je ne pense pas à battre des records. Je veux juste parvenir à pratiquer un tennis de compétition".
Songe-t-elle à la retraite? "Disons que j'attends le moment où je me dirais ça y est, c'est bon comme ça, je peux m'arrêter. J'attends toujours! Je n'arrive pas encore à imaginer quelle sera la raison qui m'incitera à me dire que c'est le moment." Si son ancienne idole Martina Navratilova s'est retirée un mois avant son 50e anniversaire, elle n'envisage pas de rester en piste jusqu'aux JO de Tokyo en 2020. "C'est non à quasiment 100%", assure-t-elle. "Les JO pour moi, ce sera à la maison devant la télé!".