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Thaïlande: un Suisse condamné à 3 ans de prison pour chantage

Un Suisse de 49 ans a été condamné en Thaïlande à une peine de 3 ans de prison pour avoir fait chanté l'entreprise PetroSaudi, son ex-employeur. Cette même compagnie spécialisée dans le commerce de pétrole est au centre d'un scandale financier en Malaisie.

25 août 2015, 16:18
Le Suisse Xavier André Justo quitte le Tribunal de Bangkok après avoir été condamné à trois ans de prison pour avoir fait chanter son ex-employeur PetroSaudi.

Ancien employé de la filiale genevoise d'un cabinet d'énergie appelé PetroSaudi International, le Genevois âgé de 49 ans a plaidé coupable devant un tribunal pénal de Bangkok. Il a reconnu avoir récupéré des données sensibles avant de quitter l'entreprise en 2011 et avoir ensuite réclamé 2,5 millions de dollars pour les restituer, a indiqué la police thaïlandaise.

"Il a rencontré un représentant de la société dans un hôtel de Bangkok et a fait sa demande, qui nous a été rapportée par la société", a expliqué un détective à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat. "Nous ne savons pas quel type d'information qu'il avait, ou même s'il en avait vraiment" a-t-il ajouté.

Peine réduite

L'homme avait été placé en détention provisoire depuis son arrestation en juin sur l'île de Koh Samui, au sud de la Thaïlande, où il réside. "Il a été au départ condamné à six années. Mais cela a été réduit à trois ans, puisqu'il a plaidé coupable", a précisé un fonctionnaire du tribunal à l'AFP. L'audience n'était pas ouverte à la presse.

"Il a fait des aveux complets, il a présenté ses excuses, il collabore entièrement avec les autorités thaïes, il plaide coupable et maintenant il espère que cette histoire sera derrière lui le plus rapidement possible", avait expliqué il y a quelques jours son avocat en Suisse Marc Henzelin dans une interview au "Temps".

Il n'a jamais été un lanceur d'alerte. Sa motivation était purement financière, selon lui. Les documents que le Genevois a volés dans des ordinateurs de PetroSaudi puis livrés notamment à la presse correspondait à 90 gigabits d'échanges informatiques, soit 90 clés USB, selon son avocat. Celui-ci a annoncé en fin d'après-midi à l'ats que son client fera appel dans les 30 jours, se disant "abasourdi" par le verdict.

Pétrole et gaz

PetroSaudi est une société saoudienne spécialisée dans l'exploitation du pétrole et du gaz, qui possède des bureaux au Royaume-Uni, en Arabie Saoudite et en Suisse.

La société est au coeur d'un scandale de grande envergure en Malaisie concernant des irrégularités présumées dans un accord complexe datant de 2009 avec une société d'investissement appartenant à l'Etat, mise en place par le premier ministre malaisien Najib Razak.

Les appels à la démission du M. Razak se sont multipliés plus tôt ce mois-ci, après des informations publiées par le Wall Street Journal, selon lesquelles des enquêteurs malaisiens ont découvert que près de 700 millions de dollars (680 millions de francs environ) avaient transité par des agences publiques, des banques et sociétés liées à 1Malaysia Development Berhad (1MDB), avant de se retrouver sur des comptes personnels de M. Razak.

Le chef du gouvernement et la société 1MDB, endettée à hauteur de 11 milliards de dollars, ont vigoureusement démenti avoir commis des actes répréhensibles. Le fonds d'investissement 1MDB, qui a pour but de financer des projets économiques, fait l'objet d'une controverse pratiquement depuis sa naissance en 2009, quelques mois après la prise de fonctions du premier ministre Razak.

Limogeages

Mais début août dernier, l'Agence malaisienne anti-corruption avait annoncé que près de 700 millions de dollars versés sur des comptes bancaires personnels de M. Razak étaient des "dons". Ils n'ont aucun lien avec un énorme scandale de détournements de fonds menaçant ce dernier.

M. Razak avait limogé son vice-premier ministre, Muhyiddin Yassin, et d'autres personnalités du gouvernement qui avaient réclamé des réponses concernant le scandale autour de 1MDB. Le procureur général Abdul Gani Patail, engagé dans l'enquête sur des faits de corruption présumés de cette société à laquelle M. Razak est lié, avait aussi été remplacé.

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