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Trois morts et plus de 400 blessés lors des funérailles de Port-Saïd

Trois personnes ont été tuées et plus de 400 autres blessées dimanche à Port-Saïd dans les graves violences qui secouaient cette ville du nord-est de l'Egypte pour la deuxième journée consécutive. Ces heurts ont succédé à la condamnation à mort de 21 supporteurs de football locaux.

27 janv. 2013, 18:09
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Les trois personnes, dont un jeune homme de 18 ans atteint à la poitrine par une balle, ont été tuées en marge des funérailles d'une partie des 31 victimes de la veille, selon des sources médicales. Plus de 430 personnes ont également été blessées en marge de ces obsèques qui ont réuni des milliers de personnes.

Des coups de feu d'origine indéterminée ont été entendus pendant que les dépouilles, enveloppées dans des linceuls blancs, étaient  transportées d'une mosquée vers le cimetière, provoquant un mouvement de panique dans la foule puis des scènes d'émeute, ont rapporté des témoins.

Colère contre le pouvoir

«Il n'y a de Dieu que Dieu», criait la foule rassemblée pour le  cortège dans la rue principale de la ville. Certains exprimaient  aussi leur colère contre le pouvoir islamiste, scandant «A bas le pouvoir du Guide» des Frères musulmans, dont est issu le président  Mohamed Morsi.

Le bilan officiel fait état de 31 morts samedi, dont deux policiers pour qui des funérailles militaires ont été organisées au Caire. Le nombre exact des victimes inhumées dimanche à Port-Saïd n'est pas encore connu.

Les violences ont éclaté juste après la condamnation à mort samedi de 21 supporteurs du club de football local Al-Masry, pour leur implication dans des violences ayant fait 74 morts en février 2012, après un match contre une équipe du Caire, Al-Ahly.

Profondes divisions politiques

Des proches des condamnés à mort ont alors essayé de prendre  d'assaut la prison où ces derniers sont détenus. Des habitants de Port-Saïd ont aussi attaqué deux postes de police. Des militaires ont pris position depuis samedi dans la ville portuaire. située à  l'entrée nord du canal de Suez, pour protéger les bâtiments publics  et les sites sensibles.

Beaucoup d'Egyptiens estiment que les violences de l'an dernier à Port-Saïd ont été orchestrées par la police ou par des partisans du président déchu Hosni Moubarak.

Des habitants de Port-Saïd assurent que les condamnations à mort ont été motivées par le souhait d'éviter des troubles plus graves  encore avec les supporteurs très organisés d'Al-Ahly, les «Ultras», qui avaient menacé de semer le «chaos» si le verdict n'était pas assez sévère.

Dès vendredi, plusieurs villes d'Egypte, dont Le Caire, ont connu  des troubles à l'occasion du deuxième anniversaire du début du  soulèvement ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak. Les  affrontements lors de cette «Journée de la Révolution» entre forces  de l'ordre et opposants au président Morsi ont fait neuf morts et  des centaines de blessés.

Menace de boycott des législatives

Au Caire, des accrochages sporadiques ont continué d'opposer dimanche de petits groupes de jeunes à des policiers près de la  place Tahrir. Les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, situées à proximité, ont annoncé la suspension de leurs services au  public.

Des affrontements ont également repris à Suez, à l'entrée sud du  canal du même nom, où quatre commissariats ont été attaqués dans la  nuit. Huit personnes avaient perdu la vie vendredi dans cette ville.

Dans ce climat de vives tensions, l'opposition regroupée au sein du Front du salut national (FSN) a réclamé samedi une «solution globale» à la crise politique incluant notamment un «gouvernement de  salut national». Faute de quoi, a-t-elle prévenu, elle boycotterait  les législatives prévues en principe en mars ou avril, et  réclamerait une présidentielle anticipée.

L'opposition laïque et le pouvoir sont à couteaux tirés depuis novembre, quand le président Morsi s'est doté temporairement de pouvoirs exceptionnels puis a fait passer lors d'un référendum controversé un projet de Constitution soutenu par les islamistes.

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