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Tunisie: l'ONU s'inquiète d'une régression des droits des femmes

Un groupe d'experts de l'ONU a appelé le gouvernement tunisien à protéger et à renforcer les acquis en matière d'égalité et des droits des femmes.

21 août 2012, 10:50
Les femmes tunisiennes manifestaient déjà pour leurs droits en novembre 2011 à Tunis.

Les experts de l'ONU s'inquiètent de la définition de la femme comme complémentaire à celle de l'homme en Tunisie.

Le groupe de travail a dénoncé dans un communiqué le fait que dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle Constitution, en particulier son article 28, les gains en matière d'égalité et de droits fondamentaux des femmes ainsi que le statut des femmes dans la société acquis au cours des cinq dernières décades en Tunisie risquent de subir une régression.
 
Le projet de texte place les femmes sur un pied d'inégalité avec les hommes et ne les considère pas comme des individus indépendants, complets. Il délimite leur rôle comme étant "complémentaire à celui des hommes dans la famille" et ne parvient pas à faire en sorte que cette disposition s'applique de manière réciproque, ont souligné les experts de l'ONU.
 
"Les droits sont garantis aux femmes non par le fait qu'elles soient des êtres humains, mais plutôt sur la base qu'elles sont complémentaires aux hommes", a regretté la présidente du groupe de travail Kamala Chandrakirana.
 
Aucune régression permise
 
"Bien que le texte fasse référence au rôle des femmes dans la construction nationale, il le conditionne au fait que les femmes sont complémentaires aux hommes, ce qui ne permet pas d'établir les bases d'une pleine indépendance et d'une autonomisation des femmes, ainsi que leur participation en tant que citoyennes actives pour le changement", a-t-elle expliqué.
 
Pour le groupe de travail, les transitions politiques telles que celle de la Tunisie offrent des opportunités sans précédent de nouveaux progrès et de consolidation des droits fondamentaux des femmes.
 
"Les dirigeants du pays doivent les saisir pour le bien de leurs peuples, femmes et hommes de la même façon. Aucune régression n'est dès lors permise", a affirmé l'experte.
 
Le gouvernement tunisien a accepté une visite du groupe d'experts sur la discrimination à l'égard des femmes en novembre prochain.
 
Le groupe est composé de cinq expertes: la présidente Kamala Chandrakirana (Indonésie), Emna Aouij (Tunisie), Mercedes Barquet (Mexico), Frances Raday (Israël/Royaume-Uni) et Eleonora Zielinska (Pologne).
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