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UE: un référendum sous 4 ans pour Cameron, Paris et Berlin contre une "Europe à la carte"

David Cameron a promis mercredi, s'il est réélu pour un 2e mandat, d'organiser d'ici fin 2017 un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Pariss et Berlin sont prêts à discuter, mais pas à n'importe quelle condition.

23 janv. 2013, 17:36
A l'intérieur du royaume, l'allocution a surtout satisfait le UK Independant Party, eurosceptique et "séparatiste", en hausse dans les sondages.

"Il est temps pour le peuple britannique d'avoir son mot à dire. Il est temps pour nous de régler cette question au sujet de la Grande-Bretagne et de l'Europe", a déclaré le Premier ministre britannique dans son discours prononcé dans la matinée à Londres.

"Faute de réformes, le danger est que l'Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie", a-t-il prévenu. "Quand nous aurons négocié un nouvel accord" sur les relations de la Grande-Bretagne avec l'UE, "nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l'UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement", a-t-il dit.
 
La consultation interviendra dans la première moitié de la prochaine législature qui commence en 2015, si toutefois M. Cameron obtient un second mandat.
 
L'ombre de la Dame de fer
 
C'est à Margaret Thatcher qu'il a emprunté des accents critiques à l'encontre d'une Europe qui suscite, a-t-il constaté, "le désenchantement".
 
M. Cameron a relevé les difficultés de la zone euro, la tentation de la supranationalité et "le fossé grandissant entre l'UE et ses citoyens", citant des exemples pratiques. "Il n'est ni bon ni nécessaire de déterminer à Bruxelles les heures de travail des docteurs en milieu hospitalier", a-t-il déclaré.
 
Mais il s'est défendu d'être un "isolationniste" ou de briguer pour son pays un statut similaire à la Suisse. Il souhaiterait plutôt, a-t-il mentionné, une UE "flexible, adaptable et ouverte".
 
Le Premier ministre est resté vague sur les conditions au maintien dans l'UE de son pays, ou les prérogatives qu'il entend rapatrier, se contentant de mentionner "l'environnement, les affaires sociales et criminelles". "Rien ne doit être exclu" dans la renégociation, a-t-il asséné.
 
Frottement avec Miliband
 
Peu après son discours très attendu autant en Grande-Bretagne qu'en Europe, le Premier ministre s'est énervé devant la chambre des Communes lorsque Ed Miliband, le chef de l'opposition travailliste, l'a accusé de déstabiliser l'économie du pays en "créant de fortes incertitudes". David Cameron s'est alors déclaré: "Je ne veux pas quitter l'UE. Je veux réformer l'UE".
 
Les mêmes reproches ont été formulés par le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, chef de file des libéraux-démocrates, son allié au gouvernement, rejoignant l'inquiétude des milieux d'affaires. Dans une lettre ouverte, de grands patrons britanniques comme Richard Branson ont récemment mis en garde M. Cameron contre toute "incertitude dommageable pour les entreprises britanniques".
 
A l'intérieur du royaume, l'allocution a surtout satisfait le UK Independant Party, eurosceptique et "séparatiste", en hausse dans les sondages.
 
Paris et Berlin
 
Réagissant à son discours, les Européens ont mis en garde David Cameron contre une "Europe à la carte". Mais Bruxelles a voulu aussi dédramatiser, soulagé de constater que la référendum britannique demeure une perspective lointaine et encore incertaine.
 
La porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrenkilde-Hansen, a simplement constaté qu'il était "dans l'intérêt de l'Europe et dans le propre intérêt de la Grande-Bretagne d'être un membre actif au centre de l'UE".
 
Les réactions ont toutefois été plus fraîches en France et en Allemagne. Le président François Hollande a rappelé qu'être membre de l'UE comportait "un certain nombre d'obligations", parlant de "pacte de solidarité valant pour tous les Etats membres. ""On ne peut pas faire l'Europe à la carte", a de son côté tancé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
 
La dialectique est la même en Allemagne. Le chef de la diplomatie Guido Westerwelle a estimé que "picorer (...) n'(était) pas une option". Plus diplomatiquement, la chancelière Angela Merkel s'est dite "prête à discuter des souhaits britanniques, rappelant que "d'autres pays ont aussi des souhaits".
 
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