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Ukraine: main tendue aux manifestants, bras de fer à l'OSCE

Les autorités ukrainiennes se sont dites prêtes jeudi à discuter avec les manifestants, pour autant que ceux-ci cessent leur blocus. Elles ont aussi défendu leur position face aux Occidentaux à l'occasion du sommet de l'OSCE à Kiev.

05 déc. 2013, 18:20
epa03977954 Ukrainian protesters at the Independent Square in Kiev, Ukraine, 05 December 2013. Thousands of protesters continued to demand the Ukrainian government's resignation in Kiev as foreign ministers of Europe's top security watchdog met there for talks. The ministerial council of the Organization of Security and Cooperation in Europe (OSCE) was overshadowed by some member country's open support for the host country's opposition. PAP/PAWEL SUPERNAK POLAND OUT  EPA/PAWEL SUPERNAK POLAND OUT

Les autorités ukrainiennes se sont dites prêtes jeudi à discuter avec les manifestants, pour autant que ceux-ci cessent leur blocus. Elles ont dans le même temps farouchement défendu leur position face aux Occidentaux à l'occasion du sommet de l'OSCE à Kiev.

En l'absence du président Viktor Ianoukovitch, en visite en Chine, le chef du gouvernement ukrainien Mikola Azarov a répété qu'il était ouvert au dialogue, à condition que les opposants cessent leur blocus. Le vice-Premier ministre Sergui Arbouzov a même affirmé ne pas exclure que la question d'élections législatives anticipées soit discutée lors de ces discussions.

"Nous devons mener des pourparlers, nous asseoir à la table des négociations, et en discuter quand seront présentées des propositions", a-t-il dit dans un entretien diffusé jeudi par la chaîne de télévision Kanal 5.

La police a par ailleurs donné cinq jours aux manifestants pour quitter les bâtiments qu'ils occupent. L'opposition proteste depuis près de deux semaines contre la suspension par le pouvoir du processus d'association avec l'UE, au profit de la coopération avec la Russie.

Soutiens occidentaux

Dans ce contexte, le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a donné lieu à une véritable passe d'armes entre l'Occident et le pouvoir ukrainien, soutenu par la Russie.

Plusieurs responsables occidentaux, dont le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, le secrétaire général de l'OSCE Lamberto Zannier ou le ministre français délégué aux Affaires européennes, Thierry Repentin, se sont rendus auprès des manifestants sur la place de l'Indépendance. Et les discours de jeudi ont été très tranchés.

"Nous sommes avec le peuple ukrainien, qui voit son avenir dans l'Europe", a ainsi déclaré la secrétaire d'Etat adjointe américaine aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland. "C'est le moment pour l'Ukraine de répondre aux aspirations du peuple", a-t-elle ajouté, mettant en garde contre les risques de "chaos et de violences" dans le cas contraire.

Pressions "inacceptables"

Guido Westerwelle a dénoncé les menaces et pressions économiques "inacceptables" exercées par Moscou sur l'Ukraine pour l'éloigner de l'UE. S'inquiétant du fossé croissant entre Est et Ouest, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a lui aussi estimé que "ni l'Ukraine ni aucun autre pays ne doit être obligé de choisir entre l'Est et l'Ouest".

"Tous les gouvernements doivent protéger les droits humains de leurs citoyens, notamment celui de manifester pacifiquement", a ajouté M. Burkhalter, alors que la Suisse doit succéder l'an prochain à l'Ukraine à la présidence de l'OSCE.

Réaction "hystérique" de l'Occident

Réagissant à ces critiques, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que l'Occident se comportait de façon "hystérique" après le refus de Kiev de signer l'accord d'association avec l'UE.

Durant la réunion, M. Azarov a assuré que le pouvoir "comprenait" les manifestants. Il a toutefois dénoncé "les hommes politiques qui utilisent la protestation pour lutter contre le pouvoir légitime".

"Les nazis, les extrémistes et les criminels ne peuvent, en aucun cas, être nos partenaires dans 'l'euro-intégration'", a-t-il déclaré, en référence à la composante nationaliste de la contestation.

Appel à des sanctions

L'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a quant à elle appelé jeudi les Etats-Unis et l'Union européenne à prendre des "sanctions ciblées" contre M. Ianoukovitch et sa famille après la dispersion violente d'une manifestation samedi à Kiev.

Critiqué par l'Occident, le chef de l'Etat ukrainien a annoncé à Pékin la signature avec la Chine de plusieurs contrats dans les domaines de l'agriculture, des infrastructures et de l'énergie qui, a-t-il dit, pourraient représenter huit milliards de dollars d'investissements en Ukraine. M. Ianoukovitch devrait faire escale à Moscou à son retour.

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