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Un an après, les «Indignés» de retour dans les rues de Madrid

Des milliers d'«Indignés» ont manifesté aujourd'hui dans le centre de Madrid. Ils sont redescendus dans la rue un an après la naissance de leur mouvement surgi en Espagne pour dénoncer la crise, la corruption et le chômage. A Londres et au Portugal, le mouvement a aussi fait entendre sa voix.

12 mai 2012, 21:09
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Reprenant leurs slogans favoris comme «ils ne nous représentent  pas», accompagnés de tambours, les manifestants arrivés en colonnes  des quatre coins de la ville ont convergé vers la Puerta del Sol, la  place du centre de Madrid, qui a vu naître le mouvement, le 15 mai  2011.

Ils ont l'intention d'y organiser pendant quatre jours une  «assemblée permanente», contournant l'interdiction officielle selon  laquelle les manifestations devront prendre fin chaque soir à 22h00.  D'autres manifestations sont prévues dans 80 villes d'Espagne.

«Il est important de montrer que nous sommes toujours là, que des  milliers de gens veulent un changement», a expliqué une employée de  bureau de 23 ans, Marina Santos, qui portait une petite pancarte  avec l'inscription: «un autre monde est possible». «Votre dette, ne  la payons pas», annonçait une grande banderole, ou encore «Nous ne  sommes pas des marchandises aux mains des politiques ou des  banquiers», «La violence, c'est de gagner 600 euros».

Fermeté du gouvernement

«Nous sommes ici parce que nous restons indignés par les  politiques d'austérité que nous impose l'élite économique», a  déclaré Victor Valdes, un étudiant en philosophie de 21 ans, qui se  dirigeait avec des milliers d'autres manifestants vers la Puerta del  Sol. Il voulait croire que «le mouvement continue avec le même élan».

C'est sur cette place que s'était installé, il y a un an, le  campement des «Indignés», avant de faire des émules dans le monde  entier. Pendant un mois, cet assemblage de tentes et de bâches était  devenu le symbole d'un ras-le-bol qui avait surpris un pays où,  malgré la crise, le mécontentement s'était jusque-là peu exprimé.

Mais le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir dans  l'intervalle, a cette fois affiché sa fermeté, déclarant «illégale»  toute tentative d'installer un nouveau campement. «Des horaires ont  été fixés. Au-delà, ces rassemblements ne sont pas autorisés», a  souligné vendredi la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de  Santamaria.

«Au-delà de ces horaires, la loi serait enfreinte et donc les  droits des autres citoyens, et bien sûr, le gouvernement fera en  sorte que la loi soit respectée», a-t-elle ajouté.

Chômage, terrain fertile

Depuis un an, le chômage a encore grimpé en Espagne et frappe un  actif sur quatre (24,4%), tandis que le gouvernement est engagé dans  une politique de rigueur sans précédent. Un terrain fertile, a  priori, pour que l'anniversaire du mouvement soit un succès.

Mais à la différence d'il y a un an, les rues d'Espagne sont  envahies presque chaque semaine par les manifestations convoquées  par les syndicats contre la rigueur tandis que les «indignés»,  répondant à une structure horizontale, refusant de se constituer en  parti, ont perdu en visibilité.

Ils n'ont pas su «structurer un mécontentement sans idéologie  concrète», analyse Antonio Alaminos, professeur de sociologie à  l'Université d'Alicante. «Résultat: beaucoup de petits groupes  relativement déconnectés entre eux qui ne forment plus un mouvement  social», estime-t-il.

Les «Indignés» affichent toutefois une réussite concrète: avoir  insufflé une nouvelle force à la Plateforme contre les expulsions  (PAH), qui lutte depuis 2009 contre les saisies d'appartements de  familles surendettées. Symbole de la crise, ces saisies ont été  bloquées ou retardées des dizaines de fois sous la pression des  militants.

«Occupy London»

Ailleurs aussi, les «Indignés» sont redescendus dans les rues.  Quelques milliers de personnes ont manifesté au Portugal dans le  cadre de cette journée d'action mondiale pour marquer le premier  anniversaire du mouvement. Plusieurs centaines d'»Indignés» du  mouvement «Occupy London» se sont eux rassemblés samedi après-midi  sur les marches de la cathédrale St-Paul.

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