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Un député homophobe français sanctionné pour ses propos

Un député français, appartenant au parti présidentiel UMP, va être sévèrement sanctionné. Il lui est reproché d'avoir nié que des homosexuels français aient été déportés par les nazis durant la Seconde guerre mondiale, a annoncé aujourd'hui sa formation politique.

15 févr. 2012, 16:45
depute_homophobe

Christian Vanneste, un membre de l'aile droite du parti du  président Nicolas Sarkozy, est menacé d'un retrait immédiat de son investiture pour les prochaines élections législatives, en juin, et  d'une exclusion du parti, a déclaré le secrétaire général de l'UMP,  Jean-François Copé.

«Le bureau politique, à l'unanimité, a condamné avec la plus grande force ces propos inacceptables, profondément choquants et intolérables», a-t-il indiqué. Les sanctions devraient être approuvées lors de la prochaine réunion de cette instance, mercredi prochain, a-t-il précisé.

Dans une vidéo diffusée par un site internet, datée du 10 février, le député déclare: «il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels».

«Manifestement Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne, il y a eu une répression et la déportation qui a conduit à peu près à 30'000 déportés, mais il n'y  en a pas eu ailleurs», a-t-il dit. «Il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France», a-t-il ajouté.

Christian Vanneste avait déjà fait scandale dans le passé pour des propos jugés homophobes. En 2010, il avait en particulier établi un lien entre pédophilie et homosexualité.

«L'opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité n'est donc pas fondée en raison des tendances éphèbophiles assez  fréquentes dans l'histoire qui ignorent la frontière juridique de l'âge», avait-il alors écrit sur son blog. L'opposition de gauche s'est également insurgée aujourd'hui contre les propos du député.

«En matière d'homophobie, M. Vanneste est un récidiviste. L'UMP doit immédiatement exclure ce député si elle ne veut pas être implicitement complice de propos aussi odieux», a déclaré Delphine Batho, une des porte-parole du candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande.

Klarsfeld confime les propos de l'élu

Selon l'historien Mickael Bertrand, la déportation pour homosexualité a concerné plusieurs dizaines de Français pendant la Seconde guerre mondiale.

«A l'échelle européenne, on accepte une estimation de 5000 à 15'000, reconnue par le mémorial de l'Holocauste de Washington. En  France, on a longtemps estimé ce chiffre à plusieurs milliers mais depuis nos recherches, il y a trois ans, on recense 63 déportés vraisemblablement pour motif d'homosexualité. Mais on n'a pas la preuve réelle qu'elles ont été arrêtées en raison de leur sexualité», a-t-il déclaré.

«Il y en a vraisemblablement plus mais cela se joue à quelques dizaines», a-t-il ajouté.

Serge Klarsfeld, défenseur de la cause des déportés, confirme les propos de M. Vanneste. Il assure qu'il n'y a pas eu de déportation d'homosexuels en France pendant la Seconde Guerre mondiale. «Je n'ai jamais vu un document faisant état de la déportation d'homosexuels en France», a-t-il dit.

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