Le pape François a dressé lundi un catalogue de quinze maladies qui menacent le clergé et plus particulièrement la Curie (gouvernement de l'Eglise). Dans un discours d'une rare sévérité, il a condamné la mondanité, l'hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies et la zizanie.
S'adressant aux membres de la Curie, le pape a souligné que comme tout "corps humain", celle-ci souffrait "d'infidélités" à l'Evangile et de "maladies" qu'il faut apprendre à guérir. Il en a cité quinze, usant de formules comme "l'Alzheimer spirituel", "le terrorisme des bavardages" ou "l'exhibitionnisme mondain".
"La guérison est le fruit de la prise de conscience de la maladie", a conclu le pape, invitant les évêques et cardinaux à laisser le Saint-Esprit inspirer leurs actions et à ne pas compter uniquement sur leurs dons intellectuels ou organisationnels.
Après ce discours reçu comme une douche froide, le souverain pontife a salué les cardinaux un à un, dans une ambiance lourde malgré les amabilités de façade.
Depuis son élection en mars 2013, le pape a engagé une profonde réforme de la Curie qui se heurte à des oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes