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Vote à l'ONU pour autoriser l'envoi d'observateurs

Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité l'envoi d'observateurs pour surveiller le fragile cessez-le-feu en Syrie. Les forces syriennes ont bombardé samedi la ville de Homs, tandis que des civils auraient été tués par des tirs, à Alep notamment, sans que l'on sache clairement leur origine.

14 avr. 2012, 20:40
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Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité de ses quinze membres la résolution 2042, la première sur la Syrie, autorisant le déploiement d'ici quelques jours d'une équipe avancée de 30  observateurs non-armés. La mission complète devrait compter 250 hommes, selon l'ONU.

Moscou et Pékin, qui avaient bloqué des résolutions précédentes  du Conseil, ont donné leur accord après de difficiles tractations. La Russie a estimé que «des changements importants ont été faits pour rendre le texte plus équilibré», a indiqué son ambassadeur à l'ONU Vitali Tchourkine.

Mais au troisième jour du cessez-le-feu instauré conformément au plan de l'émissaire international Kofi Annan, le régime et les opposants continuent de s'accuser de violer la trêve, même si l'intensité des violences n'est pas comparable aux derniers mois où les victimes se comptaient chaque jour par dizaines.

Dans l'incident le plus meurtrier depuis la trêve, les forces de sécurité auuraient tué quatre civils à Alep, au nord du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Bombardements à Homs

Cependant la télévision d'Etat a accusé les rebelles qualifiés de «terroristes», d'être à l'orgine des violences à Alep. «Des groupes  terroristes armés se sont répandus dans Hay al Etha (un quartier  d'Alep), ont ouvert le feu à l'aveuglette et se sont attaqués à des  biens publics et privés», a indiqué la chaîne, les accusant  d'«oeuvrer à saboter le plan Annan». La télévision a aussi accusé les insurgés d'avoir enlevé un colonel de l'armée à Hama, au centre du pays. Contrairement aux mois précédents, les médias d'Etat rapportent depuis jeudi une grande partie des incidents signalés par les militants, les attribuant systématiquement à des «groupes terroristes armés».

Les troupes auraient bombardé plusieurs quartiers de Homs où un civil aurait péri, selon l'OSDH. Parallèlement, deux membres des forces de sécurité sont morts dans une attaque à Deraa, au sud.

A l'ONU, l'ambassadrice américaine Susan Rice a estimé peu après le vote de samedi que le regain de violence «fait douter à nouveau sérieusement de la volonté du régime» de Bachar al-Assad de respecter le cessez-le-feu.

Londres et Paris se sont félicités de l'adoption de la résolution. «Nous espérons qu'elle marque un tournant vers une sortie de crise en Syrie et qu'elle ouvre la voie à une cessation  totale des violences», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Manifestations sans incidents

De nouvelles manifestations ont en outre eu lieu dans plusieurs  villes, sans aucun incident. Les militants pro-démocratie ont appelé samedi sur leur page Facebook «Syrian Revolution 2011» à une «semaine de la révolution des Syriens».

L'opposition a dit ne pas être rassurée quant à l'application du plan Annan, qui cherche à mettre fin à la répression depuis un an d'une révolte populaire.

«La présence d'observateurs va réduire les tueries sans aucun doute, mais comment trente observateurs peuvent-ils travailler sur toute la Syrie?», s'est interrogé un responsable du Conseil national  syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

La résolution adoptée samedi exige des garanties du régime Assad  sur la sécurité des observateurs, leur liberté de mouvement qui doit être «entière, sans entrave et immédiate» et la confidentialité de leurs déplacements.

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