Beyrouth
SIBYLLE RIZK
Coincé entre le marteau et l’enclume, le Liban est en train de découvrir avec stupeur l’ampleur des conséquences de la loi adoptée en décembre 2015 par le Congrès américain contre le parti chiite libanais: le Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015 (Hifpa), dont les décrets d’application sont sortis en avril dernier à Washington.
Bien qu’il n’y ait eu aucune revendication, un attentat survenu il y a une semaine contre l’une des principales banques libanaises est unanimement analysé à Beyrouth comme l’une de ces répercussions. La façade en verre de la Blom Bank a été soufflée, mais le coup a surtout valeur de symbole. À peine l’identité de la cible était-elle connue, des doigts accusateurs étaient pointés vers le Hezbollah. La Blom Bank était en effet décriée par des proches du parti chiite pour son excès de zèle dans l’application de «diktats américains».