Votre publicité ici avec IMPACT_medias

WikiLeaks: Manning voit sa future peine réduite de 112 jours

La peine qui sera prononcée à l'encontre du soldat américain Bradley Manning, "taupe" de WikiLeaks, sera réduite de 112 jours, a annoncé mardi la juge militaire Denise Lind. Il a obtenu cette réduction en raison de la nature de son régime carcéral.

09 janv. 2013, 07:05
Bradley Manning est accusé d'avoir transmis des documents militaires à WikiLeaks.

En décembre, l'avocat de Manning, David Coombs, avait plaidé pour l'abandon de toutes les charges contre son client, qui encourt la perpétuité. Il avait argué des conditions de détention et de mauvais traitements subis pendant neuf mois à la prison de Quantico, près de Washington, où Manning était placé sous surveillance maximale en raison des risques de suicide.

Dans son jugement, la juge Denise Lind a estimé qu'il était dans "l'intérêt légitime du gouvernement" de maintenir un détenu sous un régime carcéral anti-suicide, en vue de "s'assurer de pouvoir traduire l'accusé devant un tribunal". Elle a estimé que les autorités militaires ne voulaient rien d'autre que la "sécurité" de l'accusé au vu de ses antécédents psychiatriques.
 
Elle a néanmoins accordé un crédit de 112 jours correspondant à la période pendant laquelle Manning était resté à l'isolement strict en dépit des avis des psychiatres.
 
Pas d'abandon des charges
 
Mais elle a estimé que l'argumentaire de la défense n'était pas "une raison suffisante" pour décréter l'abandon de toutes les charges, qui sont "graves". L'abandon des charges est justifié "uniquement en cas de conduite scandaleuse du gouvernement", a ajouté la juge, qui n'a pas vu ici de "punition préventive illégale", comme le soutenait la défense.
 
Le jeune soldat de 24 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour "collusion avec l'ennemi", le plus grave des 22 chefs d'accusation. Son procès devant une cour martiale doit débuter le 6 mars.
 
Il est accusé d'avoir transmis à WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, alors qu'il était analyste du renseignement en Irak, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260.000 dépêches du département d'Etat, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale.
 
"Il savait ce qu'il faisait"
 
Bradley Manning "n'a pas voulu faire de mal" aux Etats-Unis en organisant la fuite de dizaines de milliers de documents, avait déclaré son avocat. Lors d'une nouvelle audience préliminaire sur la base militaire de Fort Meade (Maryland, est), l'avocat a souligné que Bradley Manning avait "sélectionné les informations qui ne pouvaient pas être utilisées pour faire du mal aux Etats-Unis" ou à un pays étranger, avant de les transmettre au site WikiLeaks.
 
Les procureurs militaires avaient demandé à la juge Denise Lind d'exclure du débat les motivations de Manning dans l'organisation de cette fuite, qualifiée d'une des plus importantes de l'histoire américaine.
 
"L'accusé savait qu'il traitait directement ou indirectement avec un ennemi des Etats-Unis" lorsqu'il a transmis ces informations, "l'acte a été commis intentionnellement et en connaissance de cause", a déclaré la procureure militaire Angel Overgaard.
 
"L'accusé pensait que l'information appartenait au domaine public et devait être rendue publique", a-t-elle ajouté, estimant qu'il n'y a pas de nécessité de prouver son intention car "il savait ce qu'il faisait".
 
Perpétuité
 
A cet argumentaire, David Coombs a rétorqué qu'il s'attacherait à démontrer au procès que son client avait "sélectionné des informations" qu'il pensait devoir être "rendues publiques", mais qu'il avait "des raisons de croire qu'elles ne pouvaient pas faire de mal aux Etats-Unis".
 
M. Manning encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour "collusion avec l'ennemi", le plus grave de 22 chefs d'accusation.
 
Le soldat Manning, 24 ans, est accusé d'avoir transmis à WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, alors qu'il était analyste du renseignement en Irak, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260'000 dépêches du département d'Etat. La publication de ces documents avait déclenché une tempête dans la diplomatie mondiale.
Votre publicité ici avec IMPACT_medias