C’est plus fort que moi. Quand je discute avec Georges Zünd, j’ai immédiatement un monstre accent vaudois. Non pas qu’il disparaisse totalement le reste du temps, mais il revient au pas de charge.
J’avais le même réflexe avec mes grands-parents, et à chaque fois que je croise des habitants du petit village dans lequel j’ai grandi. Mes racines paysannes ressurgissent d’un coup, comme requinquées par ce bon sens terrien.
C’est sans doute cela qui m’a mise en confiance lorsque j’ai rencontré Georges Zünd pour la première fois à Morges. A l’époque, je commençais tout juste mon stage de journalisme. Et autant dire qu’un préfet, je savais à peine ce que c’était. Avec son franc-parler et son sens de la pédagogie, il m’a expliqué tout le «schmilblick».
Avec lui, on peut vraiment batoiller. Seize ans et trois préfets plus tard, je n’ai rien oublié.