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Euro 2016: la cruelle désillusion de la Suisse

La Suisse et son équipe national ont vécu un ascenseur émotionnel samedi. D'abord défaitistes face à une Pologne puissante, le but phénoménal de Shaqiri a relancé tous les espoirs, jusqu'au dernier tir au but. Difficile de digérer une telle défaite.

26 juin 2016, 11:35
l'élimination face à la Pologne lors de cet Euro 2016 est d'une cruauté sans nom.

 

Temple des Verts, Geoffroy Guichard restera comme le tombeau des Suisses. Samedi à Saint-Etienne, la Suisse a vécu l'une des plus grandes désillusions de son histoire.

Même si la mère de toutes les défaites demeure bien le huitième de finale de la Coupe du monde 2006 contre l'Ukraine en raison de la tragique erreur de coaching commise ce soir-là, l'élimination face à la Pologne lors de cet Euro 2016 est d'une cruauté sans nom. Sous la férule de Vladimir Petkovic, ce sélectionneur auquel la presse zurichoise n'accorde pratiquement aucun crédit, la Suisse a sans doute joué son plus beau football, un football fondé sur la possession avec un joueur de 23 ans - Granit Xhaka - à la baguette. Malheureusement, le manque de réussite et l'absence d'un véritable "tueur" dans la surface expliquent pourquoi l'équipe de Suisse doit rentrer bien trop vite à la maison.

Une route semée d'embûches

Ce huitième de finale contre la Pologne devait permettre à la génération dorée, celle du titre mondial M17 en 2009 et celle de la finale de l'Euro M21 en 2011, d'écrire l'histoire. Il convient d'espérer que ce match contre la Pologne, deux ans après celui face à l'Argentine à Sao Paulo, ne fut pas déjà celui de la dernière chance pour cette génération.

La route qui mène à une rencontre à élimination directe d'une Coupe du monde ou d'un Euro n'a jamais rien d'une promenade de santé. Qui peut affirmer aujourd'hui que l'équipe de Suisse sera, dans deux ans en Russie, l'une des seize qualifiée pour les huitièmes de finale de la prochaine Coupe du monde ?

La tâche qui attend dès le 6 septembre prochain l'équipe de Suisse dans le tour préliminaire de la Coupe du monde 2018 sera particulièrement ardue. Elle devra s'imposer dans un groupe qui comprend le Portugal et la Hongrie pour se qualifier directement. La deuxième place du groupe ne sera seulement synonyme que d'un barrage avec tous les aléas que comporte une telle confrontation, notamment pourquoi pas une séance de tirs au but pour jouer son ticket pour la Russie...

Heureusement, la Suisse n'aborde pas cette nouvelle campagne sans atout. Elle le fera avec un entraîneur qui a administré la preuve en France qu'il était un grand sélectionneur. Si la Suisse n'a pas perdu un seul de ses quatre matches et si elle est revenue deux fois au score, elle le doit aussi au coaching de Vladimir Petkovic. Le Tessinois a tout fait juste lors de cet Euro. Il a définitivement chassé les fantômes d'Ottmar Hitzfeld, son prédécesseur, et de Marcel Koller, l'homme que l'on rêvait de voir à la tête de cette sélection.

Immense respect pour Lichtsteiner

Vladimir Petkovic pourra toujours compter sur son capitaine pour cette campagne. A 32 ans, Stephan Lichtsteiner a manifesté son intention de poursuivre sa carrière internationale. Même s'il n'a pas été époustouflant lors de cet Euro, le Lucernois mérite le respect unanime pour avoir demandé à tirer le premier penalty samedi à Saint-Etienne.

"Dans ma tête, il a toujours été clair que je devais participer à cette séance de tirs au but, explique-t-il. Le premier penalty est peut-être le plus difficile à marquer. En tant que capitaine, je me devais de le tirer." On aurait souhaité que le capitaine de 2006 - Johann Vogel - témoigne à Cologne du même sens des responsabilités que Stephan Lichtsteiner.

La grande inconnue pour Vladimir Petkovic réside dans le choix que Valon Behrami sera appelé à arrêter. A 31 ans avec un genou qui siffle toujours, le Tessinois serait tenté de tirer sa révérence. Samedi, il n'a pas voulu parler après le match. Au cours de cet Euro, il a rappelé combien il était indispensable à la bonne marche de cette équipe de Suisse. Son contre défavorable sur l'action qui a entraîné l'ouverture du score des Polonais samedi ne doit pas effacer son niveau de jeu remarquable lors de cet Euro.

Une seule équipe pour Shaqiri

Enfin, tout laisse à penser que Vladimir Petkovic pourra toujours compter sur Xherdam Shaqiri. Le Bâlois ne s'est pourtant pas encore prononcé officiellement quant à son avenir en sélection. Mais pour le président de l'ASF Peter Gilliéron, il n'y a aucun doute: Xherdan Shaqiri portera toujours le maillot de l'équipe nationale. "Xherdan ne peut tout simplement pas jouer pour le Kosovo, affirme le dirigeant. Le règlement le lui interdit puisqu'il a participé à cet Euro après la reconnaissance officielle du Kosovo par la FIFA."

Pour porter les couleurs du Kosovo, Shaqiri n'aurait pas dû jouer cet Euro. Le monde entier aurait ainsi été privé de l'un des plus beaux buts de l'histoire du football, cette reprise de volée en ciseau extraordinaire. "Pour marquer un tel but, il faut suivre ton instinct et vraiment croire en toi", lâche Vladimir Petkovic admiratif. Transparent depuis le début de l'Euro, le joyau de l'équipe de Suisse a démontré à Saint-Etienne qu'il était à 24 ans un joueur d'exception. Il aura toutefois pris son temps - trois matches et une mi-temps - pour le rappeler.

 
 
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