La France a violé la liberté d'expression en condamnant pour offense l'homme qui avait brandi en 2008 une affichette "Casse toi pov'con" lors d'une visite de Nicolas Sarkozy à Laval, a estimé hier la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). La Cour a jugé "disproportionné" le recours à une sanction pénale.
La sanction risque d'avoir "un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d'intérêt général" .
En août 2008, sur le parcours du président de la République de l'époque, en visite à Laval, Hervé Eon avait exhibé un écriteau où était inscrite l'invective.
Ce militant de gauche faisait référence au "Casse-toi pov'con" prononcé quelques mois plus tôt par Nicolas Sarkozy lui-même, au Salon de l'agriculture, à l'adresse d'un visiteur qui refusait de lui serrer la main en lui disant "Ah non, touche-moi pas" . L'échange avait été popularisé dans une vidéo qui...