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Guêpes: des ancêtres de 300 millions d'années

Des fossiles ont permis de découvrir que des petits insectes, ancêtres des guêpes ou autres coccinelles, vivaient déjà il y a plus de 300 millions d'années.

16 oct. 2013, 18:19
L'étude des animaux actuels laissait penser que les holométaboles, et en particulier la famille des guêpes, les hyménoptères, auraient dû apparaître il y a quelque 350 millions d'années.

De petits insectes, ancêtres des guêpes, des coccinelles ou des punaises, vivaient déjà il y a plus de 300 millions d'années, au Carbonifère supérieur. Des fossiles découverts par une équipe française, témoignant d'une diversité jusqu'ici inconnue pour l'époque, l'attestent.

"Toutes ces petites bêtes sont des insectes qui actuellement dominent la biodiversité", souligne le paléoentomologiste André Nel, du Muséum national d'histoire naturelle, auteur principal de l'étude publiée mercredi dans la revue "Nature".

Grâce aux travaux d'un bénévole, Patrick Roques, cinq fossiles de petits insectes du Carbonifère supérieur (entre 300 et 330 millions d'années) ont été découverts en Europe: quatre en France, dans le Pas-de-Calais, et un en Allemagne.

Découverte contrastante

L'amateur éclairé a trouvé "de toutes petites ailes" de quelques millimètres de long, qui contrastent avec les fossiles d'insectes de la même époque. On avait répertorié jusqu'ici des animaux relativement grands, jusqu'aux insectes géants, comme le Meganeura, sorte de libellule dont l'envergure pouvait atteindre 70 cm.

"Il s'agit des premiers représentants des lignées modernes des insectes les plus évolués, c'est-à-dire les insectes à métamorphose complète, qu'on appelle les holométaboles", explique André Nel. A l'exemple du papillon, l'insecte holométabole présente quatre états de développement successifs : oeuf, larve, chrysalide, stade adulte.

Diversification massive

L'étude des animaux actuels laissait penser que les holométaboles, et en particulier la famille des guêpes, les hyménoptères, auraient dû apparaître il y a quelque 350 millions d'années. Mais on n'avait pas de fossiles pour le confirmer.

Parmi ceux découverts par Patrick Roques, on trouve un hyménoptère qui n'est pas encore une guêpe, mais s'inscrit dans la lignée des guêpes primitives (Avioxyela gallica). Ou encore un animal de la lignée des coléoptères (Stephanastus polinae), un ordre dont font partie scarabées et coccinelles.

"On a trouvé aussi d'autres bêtes, qui sont des paranéoptères, le groupe qui contient les cigales et les punaises", ajoute André Nel. "Aujourd'hui, l'écrasante majorité des insectes sont des holométaboles (84% des insectes) ou des paranéoptères", souligne le paléoentomologiste.

"Ce sont les deux groupes qui se sont le plus diversifiés après le Permien (il y a 250 millions d'années)", poursuit-il. Avant, les écosystèmes étaient dominés par d'autres insectes, sauterelles, blattes, libellules, et autres groupes aujourd'hui éteints.

Roches sombres

La fin du Permien a été marquée par la plus importante crise de biodiversité qu'ait connue la Terre. Selon les chercheurs, les holométaboles ont alors probablement tiré partie de leurs quatre stades de développement : la larve n'est pas en concurrence avec l'adulte pour se nourrir et le stade de chrysalide permet de passer une saison défavorable pendant laquelle il n'y a rien à manger.

Les roches du Carbonifère supérieur sont très sombres, noires, d'où les difficultés pour y repérer des fossiles d'insectes. Pendant longtemps, les paléontologistes sont donc passés à côté de cette très petite faune.

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