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La lèpre touche encore 200'000 personnes par an

La terrible maladie de la lèpre continue de toucher près de 200'000 personnes chaque année. Grâce à un traitement efficace et distribué gratuitement, elle est souvent enrayée. Les scientifiques sont sur le point de tester un vaccin.

27 janv. 2013, 08:54
L'Inde est un des pays les plus touchés par la lèpre.

La lèpre, dont c'était samedi la 60e Journée mondiale, n'est plus la maladie terrible qu'elle était pour les pays pauvres grâce à un traitement efficace et gratuit. Elle touche néanmoins plus de 200'000 personnes par an.

Maladie contagieuse à évolution très lente, causée par une mycobactérie, la lèpre s'attaque aux nerfs et muscles. Elle finit par provoquer paralysie et infirmités définitives des membres et des yeux si elle n'est pas traitée à temps.

Spécialiste de la lèpre, le Britannique Stewart Cole reconnaît qu'il "y a eu d'énormes progrès dans le traitement et la maîtrise de l'épidémie. Pas moins de 16 millions de malades ont été traités par polychimiothérapie (PCT) et guéris."

Ce traitement composé de trois antibiotiques, mis au point dans les années 80, est mis gratuitement à disposition dans les pays pauvres par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1995. Il permet de tuer le bacille et guérir un malade en six à douze mois.

Campagne de dépistage

De fait, après plusieurs campagnes de dépistage et traitement, "la lutte contre la lèpre s'est considérablement améliorée", note l'OMS dans un point sur la maladie réalisé en 2012. Elle reconnaît néanmoins "que de nouveaux cas continuent de se produire dans pratiquement tous les pays d'endémie" avec des "poches" où la maladie est encore très présente.

"Depuis quatre ou cinq ans le nombre de nouveaux cas chaque année reste relativement stable avec plus de 200'000", souligne le Pr Cole qui dirige le Global Health Institute de l'EPFL à Lausanne. D'après les chiffres de l'OMS, 219'075 nouveaux cas de lèpre ont été dépistés en 2011, contre 228'474 en 2010 (-4%) et plus de 400'000 en 2004.

Séquelles irréversibles

"L'OMS commence à se poser des questions. Ils nous ont dit pendant des années que si on continuait d'appliquer la PCT, l'incidence allait petit à petit atteindre zéro mais ce n'est pas le cas et cela nous préoccupe", déclare le Pr Cole.

Autre spécialiste de la lèpre, le médecin béninois Roch Christian Johnson souligne que la lèpre en Afrique demeure "endémique là où les systèmes de santé sont faibles avec des centres de santé éloignés de la population".

Dans les régions reculées, le dépistage précoce est difficile, souligne-t-il. Résultat: 12'000 personnes sont diagnostiquées chaque année en phase avancée et des séquelles irréversibles.

Tatou incriminé

La persistance de la maladie malgré l'efficacité des traitements pourrait s'expliquer par l'existence de réservoirs du bacille ailleurs que chez l'homme, en particulier chez certains animaux, selon le Pr Cole.

Ses recherches ont permis de démontrer que certains tatous, un mammifère à carapace, étaient aux Etats-Unis porteur du bacille de la lèpre. Ce qui pouvait expliquer certaines mystérieuses contaminations chez l'homme en Louisiane et au Texas.

Projet de vaccin

Une équipe américaine de Seattle travaille actuellement à un projet de vaccin et va demander l'autorisation pour un tout premier essai (phase 1), explique le Pr Cole.

"L'idée de vacciner pourrait être très utile dans les coins reculés pour immuniser toute une population. Mais c'est un travail de longue haleine", déclare-t-il.

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