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Santé: la stratégie globale d'Alain Berset

Alain Berset veut affronter les défis de la politique de la santé avec une stratégie globale. Trente-six mesures, souvent déjà annoncées, seront mises en oeuvre ces prochaines années d'entente avec les milieux concernés. Parmi les pistes du ministre de la santé, une meilleure solidarité entre riches et pauvres.

23 janv. 2013, 16:21
Tout en restant vague, le conseiller fédéral a évoqué le besoin de se pencher sur le système des franchises .

Le document adopté mercredi par le Conseil fédéral me fait pas de lien entre primes maladie et revenu, a relevé Alain Berset. Mais une discussion doit être menée sur la capacité économique des assurés. Il s'agirait de simplifier le système en réduisant le nombre de primes proposées (287'000 variantes actuellement).

Tout en restant vague, le conseiller fédéral a évoqué le besoin de se pencher sur le système des franchises ("Beaucoup de familles ne peuvent pas permettre de la fixer à 2500 francs"), l'exemption de primes pour les enfants des familles pauvres et de la classe moyenne et un système plus clair et transparent de réduction des primes.
 
Autre problème que souhaite empoigner le ministre de la santé: le glissement continu des soins du stationnaire hospitalier (en partie financé par les cantons) à l'ambulatoire (uniquement couvert par l'assurance maladie). Cette évolution a pour conséquence de faire augmenter les primes. Cantons et caisses ne devraient pas passer davantage à la caisse mais peut-être couvrir une autre assiette de soins.
 
Asseoir les réformes
 
En présentant sa stratégie globale, le conseiller fédéral réitère la démarche déjà engagée avec la prévoyance vieillesse. "Je souhaite donner une ligne claire à l'ensemble du système." Faute de vue d'ensemble, et par crainte de perte de qualité, plusieurs réformes ont échoué par le passé, a-t-il noté.
 
Il s'agit désormais de prendre le temps nécessaire pour trouver des solutions équilibrées aptes à dégager des majorités, selon lui. La stratégie vise quatre buts: assurer la qualité de vie, renforcer l'égalité des chances, améliorer la qualité des soins et optimiser la transparence. La répartition des tâches entre cantons et Confédération pourrait être améliorée.
 
Les structures en matière de soins de longue durée devront être adaptées aux besoins et un personnel en nombre suffisant assuré. La responsabilité individuelle des assurés sera encouragée et les droits des patients davantage respectés. Comme déjà annoncé, un geste supplémentaire devra être fait en faveur de la médecine de base.
 
Freiner les coûts
 
Le Conseil fédéral veut miser sur l'efficacité via des structures transparentes et un meilleur pilotage. Les spécialistes estiment que les prestations actuelles pourraient être fournies sans perte de qualité à un coût réduit d'environ 20%, note le gouvernement. Plusieurs moyens devraient permettre de tendre à ce but.
 
Il s'agira de mieux coordonner les soins (du dépistage précoce aux soins palliatifs), d'agir sur le prix des médicaments, de supprimer les doublons dans la médecine hautement spécialisée ou de privilégier les indemnités forfaitaires aux tarifs à la prestation pour éviter d'inciter les prestataires de soins à élargir leur offre.
 
Le dossier électronique du patient est aussi mis en avant. La prévention et l'amélioration de la protection de la santé dans de nombreux domaines figurent en bonne place dans la stratégie. Sus aussi aux prestations inefficaces.
 
Comme annoncé dans son contre-projet à l'initiative du PS pour une caisse unique, le ministre de la santé veut limiter les incitations à sélectionner les risques chez les assureurs, créer un fonds de compensation pour les coûts très élevés et mieux séparer assurances de base et complémentaire.
 
Sans les mesures avancées, il faut s'attendre à une hausse des coûts bien plus forte vu que la facture va de toute façon s'alourdir du fait du progrès technique, de la hausse de la qualité de vie et de l'évolution démographique. La mise en oeuvre de la stratégie nécessitera certes des investissements supplémentaires mais ce ne seront pas forcément des dépenses à long terme, note le Conseil fédéral.
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