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A Vevey, le show de la Fête des vignerons se précise

A trois semaines de la première, les 600 figurants et le metteur en scène Daniele Finzi Pasca répètent inlassablement. "On voit les pièces du puzzle qui s'assemblent", témoigne une choriste.

26 juin 2019, 17:13
600 figurants répètent inlassablement dans les arènes, à trois semaines de la première du spectacle de la Fête des vignerons.

Des larmes, des hommes du premier printemps, des effeuilleuses: le metteur en scène Daniel Finzi Pasca se concentre sur la transition entre ces trois tableaux lors d'une répétition du spectacle de la Fête des vignerons. Du côté des figurants, que des mines enchantées.

Dans l'arène aux chaises bleues, tout est paisible, malgré les plus de 600 figurants qui ont montré patte blanche pour entrer dans le saint des saints. Il est bientôt 19h00. Daniele Finzi Pasca insiste gentiment: "S'il vous plaît, on a besoin que tout le monde commence à l'heure."

"On est toujours en quête du temps. Il y a des choses qui vont bien, mais il y a eu beaucoup de report de répétitions à cause de la météo". Alors que le début de la Fête, le 18 juillet, se rapproche, "on doit tous se multiplier par trois", souffle le Tessinois, un brin stressé juste avant le début de la répétition.

«Je pleure souvent»

Chaque tableau contient un défi différent, explique-t-il. Des larmes géantes s'envolent, à la merci des courants, représentant la vigne qui pleure d'avoir été coupée. Juste au-dessus, une gracieuse femme-libellule fend les airs, accrochée à un filin.

"La mise en scène, ce sont des coups de pinceau très précis, mais là, nous n'avons pas le temps de faire de la miniature»
Daniele Finzi Pasca Metteur en scène du spectacle

Les chorégraphies, les quatre choeurs, qui ont répété chacun dans leur coin: tout d'un coup il faut les mettre ensemble dans un temps très bref, raconte l'artiste. "La mise en scène, ce sont des coups de pinceau très précis, mais là, nous n'avons pas le temps de faire de la miniature".

La répétition commence. Sophie, du choeur de la Fête, se "réjouit de plus en plus. "On voit les pièces du puzzle qui s'assemblent, les différents types de figurants, les décors. L'écran LED au sol et ses jeux de lumière poétiques donnent une troisième dimension", explique-t-elle.

La choriste de l'Union chorale de la Tour-de-Peilz trouve la musique très émouvante. "Je pleure souvent", confie-t-elle. "Pendant le «Ranz des vaches», mais aussi l'«Hymne à la terre». Depuis le début des répétitions, mon regard sur le sol, sur la nature a changé. C'est une cérémonie, pas un grand cirque. Nous sommes très investis, beaucoup debout, mais tout le monde supporte", sourit-elle.

Se faire un masque

Les hommes du premier printemps entrent en scène. La pose du masque de renard, hérisson ou lapin est exercée plusieurs fois. "On se tourne, on se plie, on cherche la tête, on prend à deux mains, on le met. Répétez à la maison devant votre miroir", enjoint Daniele Finzi Pasca, donnant le tempo aux figurants.

Les bourgeons et leurs ravissants costumes d'hiver et de printemps les suivent. La chorégraphie joue avec les manches. "Ce n'est pas facile d'y enfiler des foulards", commente une figurante en se tortillant. Une petite en costume suce son pouce. Elles sont quelques-unes à accompagner leur maman.

Les assistantes du chorégraphe dansent avec les figurantes pour leur montrer les pas. Puis Daniele Finzi Pasca travaille la transition avec le jeu de jupes et de chapeaux des 300 effeuilleuses. La troupe s'entremêle dans un joyeux charivari de couleurs et de french cancan.

Des étourneaux emballés

Sur les tribunes, de nombreux figurants assistent aux répétitions. "On fait partie des 200 des étourneaux placeurs, qui guideront le public", expliquent quatre sexagénaires de la région.

Cela fait sept ans que le spectacle se prépare et il est ma-gni-fique!
Nicole «Etourneau» de Chardonne

"Nous sommes très emballés. Il faut arrêter de parler de prix. Les gens sont d'accord de payer pour Elton John, mais là cela fait sept ans que le spectacle se prépare et il est ma-gni-fique", note Nicole de Chardonne.

"Il se passe quelque chose de fantastique. On a la chance d'avoir cette année un poète. Tout est beau et harmonieux", renchérit François Comment, Bacchus 1977 et marin pêcheur dans le spectacle. "Sentir cette atmosphère, c'est comme si le sol frémit, cela bouillonne", dit-il, captivé par la répétition.

Alors que pas mal de figurants ne sont pas tout jeunes, des trentenaires de la troupe des hommes du premier printemps éclusent quelques bouteilles. "On a été bercé par la fête quand on était petit. Vu de l'extérieur cela peut paraître très folklo,mais on ne peut pas faire plus contemporain", souligne l'un d'eux.

Le ciel s'assombrit. "On aura de la pluie dans un quart d'heure. Sauvez les costumes", annonce le metteur en scène vers 21h15. Ce bel habit de bourgeon que certaines enlèveront dans le parking voisin.
 

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