Jadis réservé à une élite, l’opéra s’est démocratisé ces dernières décennies. En particulier les pièces du répertoire baroque qui, du fait de leur teneur mythologique selon Marijana Mijanovic, offrent une plus grande liberté d’interprétation. La chanteuse contre-alto d’origine serbe en sait quelque chose, elle qui a sillonné les plus fameuses salles de concert avec sa voix rare, ample et grave, accédant à la reconnaissance internationale en 2000 sous les traits de Pénélope dans la pièce de Monteverdi, «Le retour d’Ulysse dans sa patrie», alors dirigée par William Christie.
«J’avais une sensibilité pour certains rôles avec beaucoup de turbulences intérieures», explique celle qui a mis sa carrière en pause depuis son installation à Prangins, en 2012. «Quand je suis arrivée ici, je n’en croyais pas mes yeux: c’était un jour ensoleillé comme aujourd’hui, il y avait tant de beauté avec ce château baroque et ces jardins!» Le village lui offre la...