Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Paléo: Dadju, le prince dans les pas du Maitre

Frère de Maitre Gims, le chanteur franco-congolais reste encore inconnu du grand public. Pourtant, il se paye la Grande scène ce dimanche avant Patrick Bruel. Décryptage.

28 juil. 2019, 13:34
Dans ses textes, Dadju le gentleman parle des femmes et de leurs combats, de l’importance de la famille et du respect.

Si vous avez plus de 25 ans, son nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, Dadju truste les sommets des charts. En 2018, le chanteur de 28 ans était le troisième meilleur vendeur de disques en France, derrière son frère Maitre Gims et… Johnny Halliday. Nouvelle idole pop-urbaine des pré-adolescents, son premier album, «Gentleman 2.0», est aujourd’hui quadruple disque de platine. Et chacun de ses clips cumule des centaines de millions de vues. Découvert par le public suisse à Sion sous les étoiles et à Thônex l’année passée, «prince Dadj» se paye la Grande scène de Paléo ce dimanche, juste avant Patrick Bruel. 

Il y a deux ans, Dadju était encore un parfait inconnu. Avant que n’explose son single «Reine». Dans son clip, tourné en noir et blanc dans les alpes, le lover déclare sa flamme à sa belle, avec qui il veut «partager (son) sang et (l)’élever au rang de reine.» Sur une guitare acoustique et des nappes synthétiques, le Franco-congolais parle mariage et enfants, ouvre son cœur sur un phrasé mélodieux. Avec «Bob Marley» ou «Jaloux», il reprend le code du RnB des années 2000, tel un Usher des temps modernes, en y insufflant des beats hip-hop et de l’autotune, le grand outil à la mode. 

Afrobeat et rumba congolaise

Dans le sillon du frangin Maitre Gims, le chanteur s’inscrit lui aussi dans ce genre fourre tout qu’on aime appeler pop urbaine. Ici, celle qui affirme ses origines africaines à travers des sonorités afrobeat ou de rumba congolaise. Une recette qui fait également le succès, entre autre, de ses amis MHD et son afro-trap ou plus récemment du nouveau roi des zumbas Vegedream et son tube pour fans de foot «Ramenez la coupe à la maison». 

Issu d’une fratrie de quinze enfants, Dadju Djuna, de son vrai nom, est né en Seine Saint Denis, contrairement à son grand frère Gims, né à Kinshasa et arrivé en France à l’âge de deux ans. Chez les Djuna, la musique est une histoire de famlle. Le père, Djanana, était chanteur dans le groupe congolais Viva la Musica, fondé par Papa Wemba en 1976. Puis cartonne avec les Langa Langa Stars dans les années 80. Dadju découvre aussi les chants traditionnels africains et religieux grâce à sa mère, avant de regarder ses frères se lancer. 

Quand Maitre Gims fonde la Sexion d’Assaut, collectif de rap français au carton populaire au début des années 2010, Dadju est encore sur les bancs d’école. La fratrie Djuna contemple la montée en puissance de l’ainé à la voix de baryton. Au fondement du label Wati B, maison de disque indépendante de la Sexion d’Assaut, chaque frère tente de tirer son épingle du jeu. Viennent les rappeurs XGangs, Bedjik et Djelass. Le jeune Dadju soutient ses frères, participe aux sessions studios. Puis finit par se lancer en 2012, en fondant le duo The Shin Sekaï avec l’artiste Abou Tall. Entre rap et chant, son cœur balance encore.

Fini le rap

À ce moment là, Maitre Gims ouvre la voie. Fini le rap, loin le hip-hop, bonjour la pop urbaine aux refrains entêtants et aux rythmiques contagieuses. En solo, son tube «Bella» fait un carton. On l’entend partout: à la radio, en boite de nuit ou dans les campings. Dadju le comprend vite: si il veut atteindre la même popularité que son frère, il faut appliquer la même recette. Ou presque. Moins en voix que son Maitre, il joue la carte du beau gosse, à la douceur soul et RnB, et à la fragilité assumée.

«Prince dadj’» ne fait pas les durs. Encore moins les machos qui bombent le torse. En soit, il prend le contrepied des clichés que peut encore véhiculer le hip-hop d’aujourd’hui. Dans ses textes, il parle des femmes et de leurs combats, parle de l’importance de la famille et du respect.  Au sujet de son album, «Gentleman 2.0» Dadju a déclairé au Huffington Post: «je dirais que ce n'est pas par son apparence, mais par ses actes que le gentleman 2.0 se caractérise.» Un homme moderne, en somme, prêt à faire chavirer les cœurs.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias