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Reprise des prix dans les grandes stations, mais baisse dans les petites. La chronique immobilière d’UBS

26 juin 2019, 08:00
Patrick Bourloud, responsable du Wealth Management, UBS Romandie

«Selon que vous serez puissant ou misérable / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», la morale de La Fontaine s’applique parfaitement aux marchés des logements de vacances dans les Alpes. Deux mondes cohabitent, avec Jean qui rit et Jean qui pleure. En effet, on assiste à une nette reprise des prix dans les stations les plus huppées. En revanche, les lieux de villégiature moins réputés souffrent toujours de valorisations à la baisse.

Gros écarts

Illustration de cette situation tranchée, les prix au m2 fluctuent entre 13 000 ou 15 000 francs, pour Verbier, St-Moritz ou Gstaad, et 5000 à 6000 francs à Evolène, Loèche-les-Bains, Anzère, Ovronnaz ou Leysin. D’une manière générale, l’année dernière encore, les conditions du marché des logements de vacances sont restées très difficiles.

Conséquence: il y a, proportionnellement, deux fois plus de logements vacants dans les régions touristiques qu’en moyenne suisse. Plus inquiétant: les marchés des résidences principales et la demande étrangère n’ont pas apporté d’impulsion.

Les destinations phare se requinquent

Dans l’immobilier, la vérité est toujours régionale. Si le panorama global est plutôt morose, les destinations touristiques les plus chères de Suisse ont pour la plupart vu leurs prix repartir à la hausse l’an dernier. Avec des augmentations de plus de 10% à Gstaad et à Verbier par exemple.

Cette progression a également pu être constatée dans la région de la Jungfrau, à Davos,  à Zermatt et à St-Moritz. Ces stations réputées connaissent un taux de vacance de 2,5%, bien moins que les autres régions touristiques. Malgré un ralentissement historique persistant, la demande étrangère s’est vraiment concentrée sur ces destinations huppées.

A noter que ces tarifs helvétiques sont en ligne avec ceux pratiqués dans les destinations phare des pays alpins voisins. Les stations de Kitzbühel (Autriche) et de Courchevel (France) affichent en effet des prix au m2 de 13 000 francs au moins, tandis que la moyenne à Cortina d'Ampezzo (Italie) s’élève à 10 000 francs environ.

Les logements anciens à la peine

Dans la plupart des destinations touristiques avantageuses, les prix continuent en revanche de baisser. A Evolène ou Anniviers, ils affichent par exemple un recul de quelque 5% par rapport à 2018. Motif: un grand nombre de stations valaisannes et vaudoises restent confrontées à une offre très excédentaire de résidences secondaires.

En particulier les logements des années 1960 et 1970 restent souvent vides. Pour ces appartements, les travaux de rénovation sont fréquemment peu rentables. Ou les copropriétaires ne parviennent pas à se mettre d’accord. Comme les taux d’intérêts sont à des planchers historiques, les coûts d’opportunité d’un logement non utilisé demeurent très bas. Conséquence: il n’y a pas de pression suffisante pour faire baisser les prix, ce qui empêche toute correction du marché.

Au final, les prix ne devraient guère progresser dans les destinations des Alpes suisses. Le taux de vacance moyen devrait plutôt se stabiliser. Mais la demande aussi bien helvétique qu’étrangère ne devrait pas augmenter sensiblement, du fait des incertitudes régnant sur la croissance économique suisse et européenne. 

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