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Accompagnés par les écritures de Christophe ABBET
La Galerie ContreContre invite, pour une exposition inédite, quatre sculpteurs travaillant sur la même terre du Chablais. Cette terre, ils la connaissent pour l’avoir touchée, arpentée, sentie, vécue dans le moindre de ses troubles.
Les oeuvres destructurées du briseur de bois Edouard Faro (Prix culturel 2014 de l’Etat du Valais), ...
La Galerie ContreContre invite, pour une exposition inédite, quatre sculpteurs travaillant sur la même terre du Chablais. Cette terre, ils la connaissent pour l’avoir touchée, arpentée, sentie, vécue dans le moindre de ses troubles.
Les oeuvres destructurées du briseur de bois Edouard Faro (Prix culturel 2014 de l’Etat du Valais), les moulages d’Olivier Estoppey (Grand prix 2009 de la Fondation vaudoise pour la culture) et de Julien Marolf (Prix culturel 2017 de la Ville de St-Maurice ), ainsi que la taille directe d’André Raboud (Prix culturel 2011 de l’Etat du Valais, prix 2017 de la Fondation Gianadda décerné par l’Académie des beaux-arts à Paris) avec leurs opposés et leurs tensions, se retrouvent liées dans l’élan émotionnel et poétique de l’écriture.
Cet événement n'a pas pour but de présenter un « travail concordant ». Ce qu’il veut mettre en relief est plutôt de l’ordre du fraternel. Chacun de ces artistes travaille dans l’obsession naturelle de la vie, de sa beauté fragile et de manière plus poreuse de la mort si mal annoncée.
Ils façonnent une sorte de mémorial immémorial.
Chacun d’eux est un passeur qui tente encore de se remémorer où et quand tout s’est rompu et comment traverser cet éternel problème archaïque. Tous ont un savoir-faire ancestral. Il n’y a pas d’art moderne, ni contemporain. Il y a un désespoir moderne, contemporain. Il faut pourtant lever la tête, « échouer mieux » dira Beckett, échouer encore. (extrait)
Le cheminement d’un langage sculptural, comme la création d’un millésime, est une forme d’attente jusqu’à l’extrême limite où la matière se rend ou non. Peut-être aucun monument ne demande à être épousseté chaque matin (...). Il suffira d’un peu de pluie, de vent.
L’envie scénographique serait de parler de ce repos intermédiaire de « l’oeuvre dans son infini suspens » : des passages plus que des tombes, puisque les tombes sont vides de corps mais jamais de mémoire. Une seule suffirait pour nous tous.
L’invitation offerte à Christophe Abbet d’accompagner l’exposition par son écriture fait elle aussi partie de ce cheminement. De plus, dans un langage technique étonnamment commun avec celui de la sculpture, ce tout grand vigneron-éleveur établi à Martigny étend son sujet à lui-même parce que le mot le fascine. Qui d’autre chantera la fluidité de l’âme dans la transformation.
Les cinq créent un langage à leur manière, peut-être ou parfois sous la forme d’une oeuvre. Les cinq aussi connaissent la langue du silence, si lointaine et si longue à retrouver. Aucune oeuvre véritable ne se laisse violenter, il lui faut de la douceur. Et comme le dit Christophe Abbet « cela serait comme si l’intimité pouvait côtoyer l’infini dans un même instant ». De ceci, bien sûr, pour les oeuvres -passages d’André Raboud, les fables sombres d’Olivier Estoppey, les étonnantes naissances de Julien Marolf et les griffures bleu sève d’Edouard Faro.
Nicolas Marolf, préfacier de la plaquette éditée à l'occasion de cette rencontre inédite / Photographies Christian Rappaz / Textes Christophe Abbet
Horaires d'ouverture :
JEUDI - VENDREDI - SAMEDI 15h - 19h / DIMANCHE 14h - 18h ou sur RDV
SAMEDI 10 NOVEMBRE : nocturne jusqu'à 23h
SAMEDI 17 NOVEMBRE : finissage avec le trio Manouche TCHI*NA*TCHO dès 19h30
Laurent Gevisiez, contrebasse / Simon Lagarosse, guitare et chant / Georges Voillat, accordéon et chant