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L'interview de Christian Constantin dans "L'Express"

Avant le quart de finale de Coupe de Suisse, le président du FC Sion évoque la situation sportivo-juridique compliquée de son club.

21 mars 2012, 17:51
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Christian Constantin, la Swiss Football League a retiré 36 points au FC Sion. Cette décision affecte-t-elle l'équipe?

Si on ajoute ces 36 points, dans mon classement, nous sommes deuxièmes! Ces points, nous les avons remportés sur le terrain, mais ils nous ont été enlevés par les dirigeants du foot suisse, des gens qui touchent à l'essence même du sport. Ils ont oublié que le sport est beau parce qu'il génère des résultats. En plus, ils agissent de manière partiale. Cet automne, ils ont enlevé des points à Xamax parce qu'il n'avait pas présenté les quittances des versements des charges sociales. Dans le même cas, Servette produit des faux et n'est pas sanctionné!

Des faux?

Oui, des faux. Il y a clairement deux poids deux mesures dans le foot suisse, milieu où on mélange allègrement administratif et sportif. Il n'y a qu'à voir pour quelles raisons la Gurzelen ne répond pas à leurs critères. Quelques centimètres par-ci, un pissoir par-là. A un moment donné, il faut arrêter!

Reste que sur le terrain, le FC Sion connaît une reprise particulière. Deux succès, deux nuls, deux revers, deux buts marqués pour autant encaissés. Ça vous va?

Mathématiquement, je suis mieux que cet automne. Depuis la reprise, nous avons comptabilisé trois points de plus que lors des mêmes matches durant la première moitié du championnat. La solidité de notre jeu n'est pas en cause. Par contre, dans la qualité offensive, je constate que nous manquons de fluidité.

Le match disputé samedi à Lucerne a été aussi nul par le résultat (0-0) que par le jeu présenté. Une rencontre au niveau pitoyable...

Dans mon classement, où nous figurons toujours en deuxième position, ce match revêtait une grande importance. Alors, ce point me va très bien!

Pendant ce temps, Bienne s'écroulait contre Wil devant son public (0-4). Un bon point pour Sion!

Ce n'est pas parce que Bienne a raté son match contre Wil et parce que nous avons été solides à Lucerne que nous n'allons pas souffrir. La Coupe, c'est une autre compétition, une autre approche.

En fait, c'est le No 4 romand qui accueille le No 3!

Il faut regarder la vérité du terrain. Et la vérité, c'est que selon mon classement, le FC Sion a 39 points en Super League et que Bienne en a 29 en Challenge League. Mais depuis sa promotion, le club seelandais abat un travail remarquable. Et en tout temps, il a été difficile de s'imposer à la Gurzelen.

Bon, cette saison, Bienne a pris la sale habitude de décevoir devant ses rares supporters...

Et alors? En Coupe, Lucerne, Bâle et Servette sont tombés à la Gurzelen, il ne faut pas l'oublier! Pour des joueurs de Challenge League, la motivation est très différente quand on joue en championnat devant quelques centaines de spectateurs ou un match de Coupe devant plus de 6000. Mercredi, on verra un autre FC Bienne, celui de la Coupe.

L'autre terrain de jeu du FC Sion, c'est les tribunaux. La Swiss Football League vient d'infliger 20 000 fr. d'amende à votre club pour avoir contrevenu au règlement concernant la publicité sur les maillots. Acceptez-vous cette sanction?

J'ai fait une proposition à la Swiss Football League. J'ai dit que nous ne ferions pas d'histoires si cet argent était destiné à faire un geste pour les victimes du terrible accident de car de Sierre. Par exemple, cela aurait pu prendre la forme d'une stèle dans du granit du Val d'Anniviers.

Quelle a été la réponse?

Ma proposition a été refusée! Ce n'était pas plus tard que vendredi dernier. Je trouve cette position stupide, c'est une approche vilaine. A la SFL, ils n'ont vraiment rien compris!

Admettez quand même que dans cette affaire, Sion n'est pas tout blanc!

Pas du tout! Le règlement de la SFL parle de publicité. Or, "tourisme = emplois", ce n'est pas de la pub, c'est un message (réd: le FC Sion a été condamné pour avoir utilisé son maillot comme vitrine politique en regard des dernières votations au sujet des résidences secondaires). Sur un plan juridique, la différence est évidente, car personne n'a été assujetti à la TVA dans tout ça. Au-delà des 20 000 fr., cette histoire est ridicule, et on va bien sûr se battre pour obtenir justice!

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