Le tacle perfide apparaît, avec le recul, presque ridicule. Accusé mardi matin d'avoir seulement "géré" l'héritage d'Ottmar Hitzfeld par un éditorialiste de la presse de boulevard, Vladimir Petkovic a apporté la plus belle des réponses au Parc Saint-Jacques: il est bien un grand sélectionneur.
Un sélectionneur qui a convaincu ses joueurs que le succès ne passait pas obligatoirement par ces guerres des tranchées qui finissaient par brider l'équipe. Non, le succès passe aussi par le jeu pour cette équipe de Suisse qui a gagné depuis l'Euro en France le coeur des fans. Qu'importe si seulement trois titulaires chantent l'hymne avant le début du match. Qu'importe si ces polémiques stériles sur l'identification ne cessent de resurgir la veille de chaque échéance importante. Cette équipe de Suisse façonnée par Vladimir Petkovic donne quelque part du rêve. La lecture du match de mardi soir contre le Portugal impose une vérité: elle aurait mérité un autre sort à l'Euro que cette élimination aux tirs au but face à la Pologne à l'issue d'une rencontre qu'elle avait parfaitement maîtrisée pendant près d'une heure et demie.
Un discours qui a passé
A Muri au siège de l'Association Suisse de Football (ASF), on s'émerveille de la manière avec laquelle Vladimir Petkovic a préparé ce défi contre les Champions d'Europe. Le Tessinois n'a cessé d'affirmer que son équipe avait les moyens de battre le Portugal. Ce discours martelé à chaque entraînement est parfaitement entré dans la tête des joueurs. Mardi soir, le pressing enclenché dès le coup d'envoi par Valon Behrami témoignait d'une extrême résolution. Même si tout aurait pu basculer dans le mauvais sens si l'arbitre avait sanctionné la main de Djourou sur le dégagement de Stephan Lichtsteiner, la première période de ce Suisse - Portugal restera comme l'une des plus belles livrées par une équipe de Suisse.