Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Qatar: promesses de réformes non tenues

Amnesty estime que le Qatar, pays organisateur du Mondial 2022, n'a pas tenu ses promesses de réforme de sa législation du travail.

21 mai 2015, 10:06
epa04634784 (FILE) A handout image made available by the Qatar 2022 FIFA World Cup Bid Committee on 06 December 2010, of a general view of the proposed new Lusail Iconic Stadium in Lusail City, Qatar, venue of the FIFA 2022 World Cup soccer tournament. The FIFA 2022 World Cup in Qatar should be held in November and December, a FIFA task force has recommended on 24 February 2015. The new Lusail Iconic Stadium, with a capacity of 86,250, will host the opening and final matches of the FIFA 2022 World Cup.  EPA/QATAR 2022 WORLD CUP BID  HANDOUT EDITORIAL USE ONLY/NO SALES *** Local Caption *** 02483079

Le Qatar n'a pas tenu ses promesses de réformes de sa législation du travail, au centre de vives critiques en vue de l'organisation du Mondial-2022, a estimé l'ONG Amnesty International dans un rapport.

Dans le dernier de ses rapports critiquant les "abus" sur les migrants, Amnesty accuse le Qatar d'avoir failli à sa promesse, faite en mai 2014, d'introduire des réformes dans des domaines cruciaux, dont le versement des salaires, le système de parrainage dit "Kafala" qui met l'employé à la merci de son employeur, ou les restrictions sur un changement d'employeur.

Pour Mustafa Qadri, un chercheur d'Amnesty sur les expatriés du Golfe, il y a "de sérieux doutes sur l'engagement du Qatar à lutter contre les abus sur les migrants".

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, qui se fonde sur des statistiques obtenues auprès des gouvernements de l'Inde et du Népal, les deux plus grands pourvoyeurs de migrants, 441 travailleurs originaires de ces deux pays sont morts au Qatar en 2014. Amnesty ne précise pas les causes des décès.

"Le gouvernement avait fait des promesses pour améliorer les droits des travailleurs migrants au Qatar, mais dans la pratique il n'y a pas eu de progrès significatifs", ajoute M. Qadri en soupçonnant l'émirat d'avoir voulu faire "une simple opération de relations publiques".

Amnesty énumère neuf domaines "fondamentaux" pour la réforme et affirme que Doha n'a réalisé que "des progrès limités" dans cinq d'entre-eux.

Le Qatar est notamment visé pour son manquement à désigner 300 inspecteurs du travail avant fin 2014 et pour la lente introduction d'un système électronique pour la paie des salaires, même si cette dernière mesure est "la plus importante réforme" entreprise jusqu'ici.

Des responsables ont admis début mai que les réformes prenaient plus de temps que prévu, tout en réaffirmant leur volonté de changer la situation.

Le ministre du Travail, Abdallah Ben Saleh al-Khulaifi, a ainsi déclaré qu'il était "à 90%" certain que le système de la Kafala serait remplacé vers la fin de cette année, ajoutant que le système de protection des salaires serait opérationnel d'ici la mi-août, tout comme des améliorations dans l'hébergement des migrants.

Amnesty a appelé la Fédération internationale de football (Fifa), qui tient la semaine prochaine son congrès pour élire un nouveau président, à "accorder la priorité" à ce dossier et à "exhorter les autorités qataries, publiquement et en privé, à mettre en oeuvre de véritables réformes pour protéger les droits des migrants".

La Fifa a répondu par un communiqué en affirmant avoir, "de manière répétée, alerté publiquement" le Qatar à ce sujet, et vouloir "continuer d'exhorter les autorités qataries à accomplir les réformes et abolir le système de la Kafala".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias