Heinzer a su provoquer la chance en s'imposant à trois reprises sur le fil du rasoir: au premier tour face à l'Américain Adam Watson (15-13), en quarts de finale contre l'Ukrainien Bogdan Nikishin (15-14) et en demi-finales contre le Vénézuélien Silvio Fernandez (15-14 également). Ce succès en demi-finale tient du miracle. A 30 secondes de la fin, il était encore mené 14-8, avant de réussir un retournement de situation «de folie», comme il l'a souligné.
«C'est le genre d'histoire que je vais pouvoir raconter à mes petits-enfants», a observé le Schwytzois. Les entraîneurs n'avaient que des superlatifs à la bouche: «Un tel duel ne se produit qu'une fois tous les vingt ans», s'est emballé le chef de l'équipe masculine Daniel Giger. «Heinzer a réussi à retourner la situation car il est capable d'exercer une pression incroyable sur ses adversaires. C'est pourquoi il est actuellement le meilleur épéiste au monde.»
Libéré après cet exploit en demi-finale, Heinzer a écrasé en finale le Sud-Coréen Song Jae Ho (15-6). Il glane son deuxième succès de la saison, en quatre tournois, le cinquième de sa carrière (un par saison depuis 2010 auparavant). Il devient ainsi l'égal de Marcel Fischer en nombre de trophées en Coupe du monde. «J'ai maintenant une belle opportunité de remporter la Coupe du monde», anticipe Heinzer, très régulier depuis quelques mois. Prochaine échéance, le tournoi de Vancouver le week-end prochain.
Dans le sillage de son leader, Fabian Kauter s'est hissé jusqu'en demi-finales (défaite devant Song Jae). Les Helvètes ont confirmé leur excellente forme en atteignant 24 heures plus tard la finale du concours par équipes, où ils se sont inclinés de justesse (45-43) devant la France. Ils avaient battu auparavant la République tchèque, le Venezuela et l'Estonie.