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Hockey - Mondiaux 2018: la force des Suisses? "Ils ne pensent pas. Ils sautent sur la glace et jouent"

Samedi soir, la Suisse a créé l'exploit en battant le Canada en demi-finale du Championnat du monde, se qualifiant ainsi pour la finale de ce dimanche soir. Réactions.

20 mai 2018, 08:27
La force de cette équipe, c'est qu'elle évite de trop cogiter selon Patrick Fischer.

Cinq ans après Stockholm, la Suisse se qualifie à nouveau pour une finale de Championnat du monde. La force de cette équipe, c'est qu'elle évite de trop cogiter selon Patrick Fischer.

"Ils ne pensent pas." Dans la bouche de Patrick Fischer, cette phrase à l'égard de ses jeunes joueurs a valeur de compliment suprême. "Ils sautent sur la glace et jouent, poursuit le coach zougois. C'est le côté positif de cette génération. Ils ont un très haut niveau de confiance en eux."

 

 

Timo Meier, Noah Rod, Mirco Müller, Kevin Fiala et les autres n'ont absolument pas de complexes au moment d'affronter Connor McDavid ou Sebastian Aho 48 heures plus tôt. Les statistiques impressionnantes des joueurs adverses, ce n'est finalement bon que pour les médias. Et c'est cet état d'esprit qui transpire de cette Suisse-là. Fischer a précisé une fois de plus qu'onze de ses joueurs n'avaient jamais participé à un Championnat du monde. Et face au pays du hockey, cela ne s'est jamais vu. Sans doute faut-il chercher dans cette capacité à appréhender la nouveauté la patte du sélectionneur et le bon travail effectué depuis plusieurs années dans la formation helvétique.

 

 

Des Romands décisifs

Car les buteurs contre le Canada ne jouent pas en NHL. Tristan Scherwey, Grégory Hofmann et Gaëtan Haas font le bonheur de Berne et de Lugano. Ce détail rappelle que la Suisse possède un réservoir de joueurs de qualité. Clin d'oeil de l'histoire, les trois garçons sont romands. Lorsque la Fédération vantait la "Swissness" au moment d'engager Patrick Fischer, elle voulait surtout parler de la Suisse alémanique. Mais dans cette sélection à forte consonance latine, le gang des Romands met un sévère coup de crosse à ceux qui ont tendance à penser que dès que l'on franchit la Sarine en provenance de Berne, le bleu de travail se métamorphose en jeans à trous.

 

 

Les émotions de Tristan Scherwey

Le trophée du meilleur joueur côté suisse est logiquement allé garnir le casier de Leonardo Genoni, mais Tristan Scherwey mériterait une part de la récompense. Inlassable bosseur, vocal sur le banc, l'ailier bernois joue le tournoi de sa vie avec des émotions canalisées. "C'est incroyable, décrit-il. Les émotions sont très hautes. Tout le monde a ressenti le bien qu'a procuré la victoire contre la Finlande. On voulait revivre ça aujourd'hui, on savait que ça allait être difficile. Quand c'était dur, on a fermé la maison et bloqué les shoots. Maintenant c'est la finale et c'est fantastique."

 

 

Pitbull sur patin, mais d'une gentillesse et d'une disponibilité rare à l'interview, le numéro 60 ne veut pas en rester là: "On va tout donner. On veut montrer une réaction contre cette Suède qui nous a battus en phase préliminaire. Il y a quelque chose de bien à faire contre eux et il faudra être prêt dès le début."

Très introspectif et probablement très critique envers lui-même, Tristan Scherwey a franchi un cap. Quand on lui demande s'il se sent meilleur que jamais, le Fribourgeois transpire l'humilité: "Le plus important c'est ce que je pense de moi. Après, j'essaie de me reconstruire pour chaque match, de savoir quel est mon rôle, d'amener un maximum durant la partie. La confiance monte au fil des victoires et c'est incroyable de vivre ces moments-là. J'accepte mon rôle pour le bien de l'équipe et de le faire le mieux possible."

 

 

Des Canadiens dégoûtés

Dans les rangs canadiens, on a peu goûté cette défaite face à un pays à peine visible sur un globe terrestre. "Le gardien était bon, a lancé le défenseur des San Jose Sharks, Marc-Edouard Vlasic. On a eu beaucoup de tirs dangereux. On aurait dû trouver une façon de marquer le troisième et le quatrième. De notre part, deux buts c'est inacceptable. Perdre contre la Suisse aussi c'est inacceptable. On a perdu mais dans le futur cela ne doit pas se reproduire. On savait qu'ils étaient bons, qu'ils étaient opportunistes. Ils ont un lancer en troisième et ils ont scoré. Nous on lance 25 fois et on ne marque qu'une fois. Mais ça arrive sur un match. Sauf que même là, il faut trouver un moyen de gagner."

Et maintenant la Suède

Dimanche soir, la Suisse va croiser la route de la Suède pour la deuxième fois du tournoi. Comme à Stockholm en 2013. Mais cette bande décomplexée ne veut pas revivre le même épilogue. Assistant de Sean Simpson il y a cinq ans, Patrick Fischer n'a rien oublié: "La défaite en finale contre la Suède à Stockholm était brutale. On avait remporté neuf matches de suite avant de perdre le dernier match du tournoi. Là on s'est incliné en phase de poule et nous sommes extrêmement heureux de pouvoir prendre notre revanche dimanche soir."

 

 

Pas impressionné, Patrick Fischer sent bien que le titre n'est pas si éloigné que ça. Quand on lui demande s'il va bien dormir, le coach se marre et répond qu'il n'aura pas le moindre souci. Avant de conclure: "Bien entendu qu'il faudra un excellent départ. La Suède est incroyablement forte et il y aura de nombreux maillots jaunes dans le stade. Ce sera très dur, mais en jouant bien en défense tout peut arriver."

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