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JO 2014: le halfpipe dans l'oeil de Fred Dayer, ancien juge international

A 40 balais, Fred Dayer a déjà 25 ans de snowboard dans les pattes. Il est l'un des pionniers de la discipline à Thyon, la station des 4 Vallées, où il a fondé et présidé les Central Camps, une association qui organise des séjours et des compétitions freestyle. Il a également un diplôme de juge international.

11 févr. 2014, 09:13
Fred Dayer, ancien prof, juge et organisateur de contests freestyle à Thyon.

Les compétitions de ski et de snowboard freestyle, forcément très spectaculaires, reprennent ce matin, avec le ski slopestyle chez les filles et le halfpipe chez les garçons. Pour illuminer un peu notre lanterne, nous avons fait appel à un bon connaisseur du milieu. Fred Dayer, bientôt 40 ans, a passé plus de la moitié de sa vie sur un snowboard, que ce soit comme prof, juge international ou organisateur de camps et de compètes freestyle, autour du Central Park, le snowpark de Thyon, plusieurs fois titrés "meilleur park de Suisse romande" et même "meilleur park" de Suisse. "C'était avant que Laax se réveille..."

Fred, avant de parler du pipe, un petit mot sur le slopestyle. Ce matin, c'est au tour des filles d'affronter le parcours difficile de Sotchi. Nos petites Suissesses, elles ont leur chance?

Je dois avouer que je connais un peu moins le ski. Mais je me réjouis de voir ce que Camillia Berra va faire. Et en tout cas, total respect pour toutes ces filles. J'ai vu le snowboard slopestyle, les kickers sont énormes et il faut vraiment en avoir pour y aller. Les filles progressent chaque année. On a vu Sina Candrian qui est la première fille à rentrer un 1080. En boarder cross, en pipe aussi, elles vont sur les mêmes infrastructures que les gars...

Cette progression des filles, toi qui es souvent sur le park de Thyon, tu la vois au quotidien?

Non. Il y a peu de filles dans les parks. Et il y a un gros gap entre celles qui osent vraiment y aller, qui ont un bon niveau, et les autres. On n'a plus de filles qui tirent les autres en avant, comme on a eu une Pauline Richon il y a 10 ou 15 ans. Tout ça fait que, du côté de la relève, y'a un manque.

Bon, venons-en au halfpipe. Les snowboarders lancent la machine aujourd'hui. Les meilleurs du monde son là?

Oui. Clairement.

Shaun White, même blessé, reste le grand favori?

C'est une machine. Aujourd'hui (n.d.l.r. lundi), sur le web, y'avait des rumeurs. On dit qu'il va tenter un quadruple cork. Personne n'a jamais fait ça, c'est juste énorme. Il est venu chercher sa médaille d'or.

Quatre fois la tête en bas tout en tournant sur soi-même, pour le béotien. Dans pipe, on est clairement dans la course à la toupie?

C'est un peu le problème aujourd'hui. Pour gagner, il faut pratiquement passer par un programme imposé où c'est celui qui tourne le plus et qui enchaîne proprement qui gagne. Ils ont tous leur run type et ils le répètent encore et encore. Le style ça ne compte pas vraiment, alors que c'était l'essence même du snowboard. En slopestyle, c'est un peu différent, Sage Kostenburg, l'Américain qui a gagné, a un vrai style et les juges ont apprécié.

Le pipe perd un peu de son attrait par rapport au slopestyle?

Un peu oui. Mais ça reste quand même du gros show. Les gars sont à 6 ou 7 mètres au-dessus du pipe et ils font des trucs incroyables.

Dans le pipe, demain, il y aura donc White et les autres?

Danny Davis, un autre Américain, et le Suisse Iouri Podlatchikov, eux, ils peuvent passer devant, mais ce sera dur. Faudra voir comment les juges estiment les runs. On dit aussi que Shaun n'aime pas la façon dont le pipe est taillé...Pour les autres Suisses? C'est mission impossible.

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